Always the bun
L’Angleterre, c’est ma dope : la bouffe, la politesse, la bière, les maisons alignées, l’uniforme à l’école, les jokes fines et potaches à la fois, les saucisses aux oeufs au petit déj, les claviers...
Par
le 4 avr. 2017
11 j'aime
Le site est de retour en ligne. Cependant, nous effectuons encore des tests et il est possible que le site soit instable durant les prochaines heures. 🙏
C'est un retour, aussi. Dans les années 90, j'ai eu ma crise mystico-Ivorienne qui m'a passé subitement (je ne me souviens plus pourquoi, probablement un film que je n'ai pas digéré). Puis j'ai vu au cinéma récemment "un été afghan" qui m'a persuadé d'effectuer ce petit retour … à Howards End.
Comme toujours chez Ivory, il y a un art de la mise en scène et surtout de la photographie. Ici, on est en Angleterre, dans des paysages somptueux de la campagne anglaise où de petits cottages mignons semblent avoir toujours existé tandis que la nature luxuriante explose à l'entour parmi les fleurs printanières ou les vieux marronniers et pommiers pleins de futurs fruits.
Le scénario est tiré d'un roman que je ne connais pas d'un certain EM Forster que je ne connais pas non plus. Par contre la scénariste c'est une certaine Ruth Prawer Jhabvala qui a beaucoup travaillé pour Ivory ("Heat and Dust" qu'il faut que je revoie aussi).
Le scénario évoque la rencontre fortuite ou pas de deux familles qui vont se lier ; l'une très riche, d'origine anglaise, face à une autre, d'origine allemande.
Mais tout l'art du scénario sera de pénétrer peu à peu les façades de ces deux familles, d'en voir les lézardes, les faiblesses ou les forces. La famille anglaise Wilcox va vite apparaître comme une famille de parvenus, riches mais égoïstes et cupides. Un signe qui ne trompe pas, ce sont les portraits des ancêtres qui ornent les murs de leur grande maison en fait, d'anciens propriétaires du logis mais contribuant au "paraître". La famille Schlegel, d'origine allemande, est d'un autre type plus ouvert et philanthropique, plus intellectuel et n'a pas le même rapport de classe face à la pauvreté.
Une autre façon de décrire "Retour à Howards End", c'est aussi le clin d'œil malicieux du Destin qui démarre avec l'amitié sincère et émouvante entre Ruth Wilcox (Vanessa Redgrave) et Margaret Schlegel (Emma Thompson) qui se terminera avec l'union entre Henry Wilcox (Anthony Hopkins), son mari devenu veuf, et Margaret Schlegel avec comme enjeu, le cottage Howard Ends. À l'insu des protagonistes eux-mêmes qui n'en ont pas conscience.
J'aime beaucoup les jeux d'acteurs d'Anthony Hopkins et d'Emma Thompson, pleins de finesse, qui dominent la distribution. Mais le personnage de la sœur de Margaret Schlegel (excellente Helena Boham Carter), beaucoup plus anti-conformiste n'hésitera pas à porter le trouble dans l'eau qui dort pour défendre les intérêts de certains laissés pour compte.
Au final, une histoire pleine de petits rebondissements où compromissions, lâchetés ou indignités se déroulent au milieu d'une nature qui prospère sans se préoccuper des actions viles et vaines des hommes.
Créée
le 8 janv. 2025
Critique lue 14 fois
4 j'aime
3 commentaires
D'autres avis sur Retour à Howards End
L’Angleterre, c’est ma dope : la bouffe, la politesse, la bière, les maisons alignées, l’uniforme à l’école, les jokes fines et potaches à la fois, les saucisses aux oeufs au petit déj, les claviers...
Par
le 4 avr. 2017
11 j'aime
Complexité de l'histoire ici narrée (les états d'âme de la bourgeoisie anglaise à un moment de basculement de la société britannique toute entière), perfection de l'interprétation (entre Anthony...
Par
le 18 févr. 2016
7 j'aime
2
C'est un retour, aussi. Dans les années 90, j'ai eu ma crise mystico-Ivorienne qui m'a passé subitement (je ne me souviens plus pourquoi, probablement un film que je n'ai pas digéré). Puis j'ai vu au...
Par
le 8 janv. 2025
4 j'aime
3
Du même critique
C'est vers l'âge de vingt ans que j'ai lu ce livre. Pas par hasard, je me souviens très bien qu'un copain me l'avait recommandé. J'avais bien aimé. Cependant, je n'ai jamais éprouvé le besoin de le...
Par
le 7 avr. 2023
25 j'aime
33
1959 c'est l'année de "125 rue Montmartre" de Grangier mais aussi des "400 coups" du sieur Truffaut qui dégoisait tant et plus sur le cinéma à la Grangier dans les "Cahiers". En attendant, quelques...
Par
le 13 nov. 2021
25 j'aime
5
"La Mort aux trousses", c'est le film mythique, aux nombreuses scènes cultissimes. C'est le film qu'on voit à 14 ou 15 ans au cinéma ou à la télé et dont on sort très impressionné : vingt ou quarante...
Par
le 3 nov. 2021
25 j'aime
19