Cette suite au remake raté de 1999 part de l'idée saugrenue que le personnage d'Ali Larter, complètement dénué d'intérêt dans House On Haunted Hill, avait en fait une sœur. On a donc ici un complément d'une histoire qui n'avait déjà pas beaucoup de sens ni d'intérêt, celle d'un personnage dont on se fout assez éperdument dans le premier film. Scénaristiquement, c'est donc déjà un naufrage avant même d'avoir démarré.
Là où par contre ça devient formidable, c'est que le film est passé, sans le savoir bien entendu, en mode "full nanar". Les scènes qui n'ont ni queue ni tête s'enchaînent, avec les grands classiques: random nudité, séduction érotique lesbienne et autres démembrement sortis de nul part. La seule constante est le casting incroyablement naze et parfois même en roue libre qui offre quelques moments de savoureux sur-jeux; à ce titre, la pauvre Amanda Righetti, qui est par ailleurs une actrice très correcte, fait limite tâche tant elle est en retenue.
En réalité, le truc qui fait que j'hésite à le recommander pour ce caractère nanardesque, c'est la partie technique de la réalisation qui assombri un peu le délire complet dans lequel le film se trouve. L'idée que le réalisateur ait pris très au sérieux son scénario me plait, bien entendu et une partie des défauts comme les scènes à la shaky-cam tournées avec le cul ajoute au n'importe quoi ambient. Mais du coup l'esthétique s'en retrouve alors très grise pour coller au ton supposément horrifique de l'histoire, avec une photographie sombre et franchement moche, là où le remake de 1999 était blindé de lumières artificielles qui lui donnaient un cachet de maison hantée de fête foraine finalement pas si hors de propos que ça (enfin si carrément hors de propos scénaristiquement au bout de 20 minutes quand le film se tue, mais pas loin d'avoir un sens si le réalisateur n'avait pas fait n'importe quoi).
En plus tout n'est pas nul à en être drôle, ni suffisamment correct pour faire son effet. On est tout de même un niveau de cheap visuel assez aberrant, quand le premier plan qu'on a sur l’hôpital du précédent volet est en CGI qui aurait sa place dans l'introduction d'un jeu Capcom de la Gamecube; c'est-à-dire que c'est fort joli...pour un jeu vidéo de 2003. Mais dans le même temps, les décors une fois dedans sont corrects et surtout beaucoup d'effets sont réalisés de manière pratique (certes avec des effets numériques parfois en plus).
Je pense que pour trancher, je dirais simplement que c'est assez abominable, tant techniquement que dans la qualité du casting, que ça se permet de surcroît d'être racoleur...mais que je ne me suis pas particulièrement ennuyé en le regardant.