Le temps des regrets.

Venu à New-York pour promouvoir son dernier roman, un écrivain croise la route de son amour de jeunesse, devenue avocate. Ils vont décider de se revoir le temps d'un week-end, au nord de la ville dans un coin appelé Montauk, et qui va être pour eux le temps des souvenirs, et des regrets...

Bien que le film soit trié du roman éponyme de Max Frisch, publié en 1975, Volker Schlöndorff en a fait son œuvre la plus personnelle, celle qui pourrait conclure une œuvre. Car il est forcément question du passé, des souvenirs, de la nostalgie, du manque d'un être aimé follement durant une courte période, et de la vie qui continue... Comme Schlöndorff ne fait rien comme tout le monde, c'est un film allemand tourné à New-York et dialogué en anglais.
On sent tout de même que c'est parfois littéral, avec un duo d'acteurs (Stellan Skarsgård et Nina Hoss) qui sont magnifiques, et qui semblent transcender les décennies d'absences, qui vont être compensées par ces retrouvailles en demi-teinte. C'est également l'histoire d'un amour qu'on n'oublie pas parmi les autres,peu importe combien de temps ça dure, mais ça compte.

C'est vraiment adulte dans l'approche, avec l'escapade à Montauk que je trouve bouleversante et qui rappelle par bien des côtés ce film admirable qu'est Ble Jay, sorti en 2016 et qui raconte la même histoire. Le bonheur serait en soi total si il n'y aurait pas ces interludes que je trouve pesants, comme la présence du marchand d'art joué par Niels Arestrup, voire même les séances de lecture du personnage de Skarsgard, mais Retour à Montauk est un film simple, modeste, mais touchant, et qui serait une belle conclusion au cinéma de Volker Schlöndorff.