Le Réchauffement des Morts-Vivants

Dix ans après le premier film, nous retournons à Zombieland pour suivre les aventures du quatuor le plus déjanté de l'Amérique, toujours prêts à en découdre avec les zomblards. Même casting, même équipe, même décor. On attendait cette suite avec impatience, mais force est d'admettre qu'on se retrouve un poil déçu par une péripétie assez paresseuse où pas grand chose de neuf ne pointe le bout de son nez...

Si les personnages ont quelque peu évolué au même titre que certains zombies, la mise en scène de Ruben Fleischer n'a pas bronché en dix ans et les trouvailles visuelles qui avaient fait le petit plus du premier opus sont ici du surplace. Sentant fortement le réchauffé, usant et abusant des fameuses règles instaurées par Colombus (Jesse Eisenberg, qui semble ne pas vieillir) et des clins d'yeux qui font office de rappels prévisibles au précédent film, Retour à Zombieland manque cruellement d'idées neuves.

On appréciera l'arrivée des sosies de Colombus et Tallahassee, interprétés avec malice par Thomas Middleditch et Luke Wilson, un peu moins celle de Madison, la nunuche blonde incarnée par Zoey Deutch, beaucoup moins le traitement imposé à Little Rock (Abigail Breslin, qui a bien grandi et est devenue méconnaissable), MacGuffin transparent et véritable déception du long-métrage.

Le scénario n'est donc pas très folichon en dépit de quelques scènes marrantes et de répliques bien envoyées, nos héros reprenant la route afin de retrouver la petite dernière qui a des désirs d'émancipation. On aurait préféré plus d'inventivité de toutes parts, bien que la grosse d'action dans le motel dédié à Elvis Presley reste sans conteste la scène d'action de l'année 2019. Ainsi, hormis cet ahurissant plan-séquence et les vannes toujours aussi délectables de Woody Harrelson, Zombieland 2 peine à demeurer une suite supérieure, au mieux un réchauffé du premier opus qui se regarde avec plaisir mais reste bien en deçà de la claque qu'était son prédécesseur.