Qu'est-ce qui fait que "Retour vers le Futur" reste un divertissement aussi impeccable, aussi enthousiasmant surtout, 35 ans plus tard ?
Son ancrage dans la comédie la plus traditionnelle (un tantinet de slapstick, une dose de comédie romantique, pas mal de quiproquos embarrassants, sans parler de ses clins d'œil pertinents à Capra et ses problématiques "sociales")... la vraie intelligence de son scénario quand il s'agit de traiter des paradoxes temporels (finalement, bien des films plus sérieux se sont largement plantés sur ce point épineux)... et, bien sûr le charme intemporel du "couple" Michael Fox (l'ingénu plein de ressources) / Christopher Lloyd (la figure paternelle alternative)...
En mettant au centre de leur film la responsabilité que les membres d'une famille ont les uns envers les autres, Spielberg et Zemeckis caressent les valeurs essentielles de l'Amérique dans le sens du poil, mais n'hésitent pas à en remettre en question les hiérarchies "habituelles", ce qui a un effet revigorant indéniable.
On déplorera certes l'énergie adolescente un peu usante à la longue, et on se dit que le film aurait gagné à être ré-équilibré par des scènes moins directement "efficaces", et des changements de tonalité, mais ce n'est là qu'un point mineur par rapport au plaisir qu'il diffuse aussi généreusement !
[Critique réécrite en 2020 à partir de notes prises en 1988, 1993, 2003 et 2009 !]