Lost in Time.
Tourné à la suite du second volet au détriment de la santé d'un Robert Zemeckis alternant tournage le jour et montage la nuit, Back to the Future, part 3 reprend les choses à l'instant exact où nous...
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le 11 mai 2016
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Bien que Back to the Future se termine sur une scène emblématique qui pourrait laisser penser à une suite avec le Doc annonçant qu'ils doivent retourner vers le futur, cette fin n'était en réalité qu'un clin d'œil, et il n’y avait pas de suite de prévu. Ce n’est qu’après le succès phénoménal du premier film, qui a conquis le public et généré des recettes considérables, que les studios Universal ont pressé pour produire une suite.
Pour écrire la suite, Robert Zemeckis et son ami Bob Gale se sont vite rendu compte de la difficulté de leur propre choix de fin dans le premier film. En effet, avec Marty, Doc et Jennifer partant ensemble dans la DeLorean, ils étaient contraints de commencer la suite à partir de cette scène, limitant ainsi leurs options narratives. Cette contrainte a compliqué la tâche de Gale, d'autant plus que Zemeckis, très sollicité par la réalisation de Who Framed Roger Rabbit, ne pouvait pas s'investir pleinement dans le scénario. Gale s’est donc retrouvé seul à gérer une grande partie de l’écriture, cherchant des solutions créatives pour intégrer Jennifer au récit tout en développant de nouveaux éléments temporels captivants.
Robert Zemeckis et Bob Gale arrive finalement à écrire Back to the Future Paradox, script contenant tant d’idées et de rebondissements que les deux auteurs hésitaient à en couper une partie pour respecter la durée d’un seul film. Ils décidèrent alors de scinder le script en deux pour conserver la richesse de l’intrigue et approfondir les nouveaux univers et époques explorés par Marty et Doc. Universal Pictures, d'abord réticent à lancer directement une trilogie, finit par céder devant la vision ambitieuse de Zemeckis et Gale et le potentiel commercial des suites.
Pour optimiser le temps et les coûts de production, Robert Zemeckis a pris la décision audacieuse de tourner Back to the Future Part II et Back to the Future Part III simultanément, une pratique rare à l'époque, surtout pour un projet d'une telle envergure.
Back to the Future Part III sort en 1990, six mois après le deuxième film.
La production a recréé un Far West idéal, pittoresque et adapté pour donner vie à l’univers rétro et fantaisiste de la trilogie. Contrairement à l’image souvent sombre ou rude du Far West, le film adopte un ton léger et agréable, avec des décors ensoleillés et chaleureux qui ajoutent une dimension de conte à la ville fictive de Hill Valley en 1885. La construction du décor a impliqué une minutieuse reconstitution des bâtiments et des accessoires typiques de l'époque, tout en préservant l’humour et l’esprit d’aventure caractéristique de la série. Ce cadre joyeux permet aux personnages de se plonger dans un monde de cow-boys et de duels, tout en conservant l’optimisme et la fantaisie propres à la trilogie.
Robert Zemeckis rend hommage aux classiques du western spaghetti de Sergio Leone, avec de nombreux clins d'œil à des œuvres cultes comme Per un pugno di dollari et C'era una volta il West. Le personnage de Marty McFly adopte le pseudonyme de Clint Eastwood, référence directe à l'acteur emblématique des westerns de Leone. Plusieurs scènes, comme celle du duel final, reprennent les codes visuels de Leone : gros plans intenses, jeux de regards, et suspense amplifié par des silences, des cadrages précis et une montée en tension typiques du style du réalisateur italien. Même les choix de musique et certains angles de caméra évoquent ces films, puis il y a les références plus direct comme le poncho de Marty McFly, la plaque de métal comme gilet pare-balle ou l’arrivé de Marty à Hills Valley.
Michael J. Fox continue d’incarner Marty McFly avec une énergie et un charisme qui rendent le personnage aussi attachant qu'authentique. Dans cet épisode, Fox explore une facette différente de Marty, qui doit s’adapter aux dures réalités du Far West tout en gardant son humour et son esprit de débrouillardise moderne. Fox apporte une fraîcheur et une légèreté au personnage, tout en montrant l’évolution de Marty, notamment à travers sa confrontation avec les codes d’honneur et de bravoure de l’époque. Son jeu oscille habilement entre le comique et le sérieux, notamment dans les scènes de duel, et il réussit à faire ressortir la vulnérabilité et la persévérance de Marty.
Christopher Lloyd prend une place centrale en tant que Doc, révélant une facette plus personnelle et émotive de son personnage grâce à sa romance avec Clara, interprétée par Mary Steenburgen. Habituellement focalisé sur ses inventions et les voyages temporels, Doc dévoile ici un côté vulnérable, touchant et passionné, qui contraste avec son rôle de scientifique excentrique. Lloyd incarne cette dualité avec finesse : il reste le Doc délirant et visionnaire, mais gagne en profondeur grâce à ses sentiments pour Clara, une institutrice cultivée qui partage sa curiosité intellectuelle. Leur relation apporte au film une douceur inattendue et humanise Doc, enrichissant ainsi le récit d'une dimension romantique qui le rend encore plus attachant et donne un équilibre parfait entre action, humour et émotion dans le dernier opus de la trilogie.
Doc Brown se révèle donc sous un jour nouveau, bien plus humain et complexe que dans les deux premiers films. Alors qu’il avait toujours été le gardien strict des règles temporelles, prêchant la prudence pour éviter d’altérer le cours de l’histoire, il se laisse cette fois emporter par ses émotions en tombant amoureux de Clara. Ce dilemme entre sa passion pour le voyage temporel et son attachement pour Clara pousse Doc à remettre en question ses principes, acceptant même de briser ses propres règles pour rester avec elle. Cette évolution fait de lui un personnage plus vulnérable et accessible, un homme pris dans le conflit entre la logique scientifique et le désir personnel. Pour la première fois, Doc devient non seulement le génial inventeur, mais aussi un homme prêt à sacrifier ses valeurs pour l’amour, ce qui le rend encore plus attachant et donne une profondeur inédite au personnage.
La musique de Alan Silvestri est essentielle pour capturer l'esprit du western tout en restant fidèle aux thèmes emblématiques de la trilogie. Silvestri fusionne habilement ses compositions familières, comme le fameux thème héroïque de Marty, avec des éléments orchestraux typiques des westerns, tels que des cuivres puissants et des rythmes galopants qui évoquent la grandeur et l’aventure des vastes paysages du Far West. Ce mélange de style crée une atmosphère épique qui intensifie les moments d'action et de suspense, comme lors des duels et de la poursuite finale sur le train.
Back to the Future Part III clôt la trilogie avec une touche d'originalité en mêlant la science-fiction à l'univers du western, tout en approfondissant les personnages et en explorant de nouveaux thèmes. Grâce à la prestation émotive de Christopher Lloyd, qui révèle un Doc plus humain, et à l'interprétation toujours énergique de Michael J. Fox, le film se distingue par son mélange unique de comédie, de romance et d'aventure. Les hommages au western de Sergio Leone et la bande-son magistrale d'Alan Silvestri enrichissent l'expérience, conférant à ce dernier opus une ambiance aussi nostalgique qu'épique.
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Créée
le 7 nov. 2024
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