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Durant ma tendre enfance, lors de mes 8/9 ans très exactement, je fus traumatisé par trois films d’horreur. Vendredi 13 et Le Jour des Morts Vivants que tout le monde connait et qu’il n’est plus utile de présenter, et puis il y a Bloody New-Year, diffusé chez nous pour la première fois par M6 à la fin des années 80 sous le titre « Les Mutants de la Saint Sylvestre » (il est rebaptisé Réveillon Sanglant pour sa sortie en DVD en 2004). Quand je dis « traumatisé », je parle vraiment de traumatisme, au point de ne plus en dormir la nuit durant de nombreux jours, de regarder sans cesse sous les armoires pour voir si personne ne s’y cache, ce genre de choses… Pendant des années, ce film m’a hanté. Et puis un jour, on a grandi, on a vidé le rayon Horreur de tous les vidéoclubs aux alentours, et on se dit qu’il serait peut-être temps de revoir ce film qui nous a fait si peur. Pour essayer de comprendre, avec le recul, voir s’il faisait vraiment peur ou si j’étais juste une petite chochotte. Impossible de mettre la main dessus de longues années durant. Jusqu’il y a quelques jours, paf, il me revient comme un boomerang dans la gueule au détour d’un site de cinéma bis. Il était temps de boucler la boucle, de désacraliser ce film. Et pour de la désacralisation, ce fût de la désacralisation. Roh là là, que c’était pourri !


Réveillon Sanglant commence comme une comédie pour teenagers à la con dans une fête foraine. Des embrouilles avec des forains, quelques claques, une course poursuite ridicule dans les manèges, et voilà que notre groupe de six jeunes, trois hommes et trois femmes, fuient la fête foraine pour échapper à leurs poursuivants. Et quoi de mieux que de fuir dans une barque récupérée sur la côte et d’aller trouver refuge sur une île un peu étrange où, dès les premiers pas sur la plage, on trouve du fil barbelé, des cranes d’animaux morts, et un panneau sur lequel la caméra insiste bien avec écrit « Danger, Keep Out ». Mais bon, nos jeunes sont en pleine insouciance et voilà qu’ils s’abritent dans l’hôtel du coin, un bâtiment qui semble figé dans le temps, en pleine période de la St Sylvestre alors qu’on est en plein été. Comme il n’y a personne, nos jeunes décérébrés vont faire comme chez eux. Réaction normale quoi, décontracté du gland comme dirait Gégé. Et c’est là que vont commencer à arriver des manifestations étranges dans cet hôtel ainsi qu’aux alentours. Les pages des livres se tournent toutes seules. Des fantômes prennent vie. Des pommeaux de douche semblent bouger. Ils se font attaquer par des filets, par des bobines de cinéma, par une nappe qui se transforme en monstre vert, par un personnage de film qui sort de son film. Tout d’un coup, il se met même à mousser. C’est comme « neiger » mais avec de la mousse. Il se mettent à voir mais gens mais en fait il n’y a personne, mais en fait si, il y a des gens. Et nos chers jeunes héros commencent un à un à tomber comme des mouches. Et puis comme on commence à manquer de futurs cadavres, ils sont retrouvés par les forains (décidément, que de barques qui trainent !) qui vont rapidement être envoyés ad patres.


Dans l’absolu, rien de bien choquant à la lecture de ces lignes. Sauf que « ridicule » est le maitre mot du film, en partie à cause d’un budget famélique, bien en deçà des ambitions du réalisateur qui a dû manœuvrer avec le peu qu’on lui avait alloué. Les effets spéciaux transpirent le manque d’argent, et pour les décors ce n’est guère mieux, avec des faux murs qui bougent un peu trop dès que ça tape un peu fort dessus. Les maquillages sont du même acabit, semblant sortis d’un autre temps (même pour l’époque). Le jeu des acteurs n’est pas en reste, à la limite de l’amateurisme, d’autant plus que la coupe mulet n’est pas là pour aider à la crédibilité du surjeu.
Mais ça ne s’arrête pas là car tout ce que le film tente (et il en tente un paquet), ça se vautre lamentablement. Les combats à mains nues font peine à voir, les effets de styles pompés sur d’autres films (Evil Dead pour la caméra qui avance au ras du sol, Les Griffes de la Nuit pour les mains qui sortent du mur, …) sont tellement appuyés qu’ils sonnent faux, et surtout malgré tous les efforts pour donner une ambiance particulière au film, c’est tout sauf angoissant. Non, Réveillon Sanglant ne fait peur à aucun moment, et en plus il n’est même pas gore (sauf l’espace de 15 secondes avec une main coupée). Il n’est juste pas bon. Comment j’ai pu être effrayé par ce film… surtout après Vendredi 13 et Le Jour des Morts Vivants. C’est juste nul, mou et chiant.


Les trentenaires et quarantenaires amateurs de cinéma horrifique sont souvent nostalgiques des années 80, moi le premier. Mais Réveillon Sanglant, aussi appelé Les Mutants de la Saint Sylvestre, est l’exemple même que cette période a aussi donné de bons gros navets.


Critique originale : ICI

cherycok
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le 5 mars 2019

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cherycok

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