le premier truc qui saute aux yeux et que j'aime tellement chez Mann c'est qu'on sait jamais vraiment par quel bout il va prendre l'image. l'intro par exemple est une collection de plan serrés, de gros plans, sur des détails qui permettent de se reconstruire l'ambiance de la scène. un tout petit peu plus tard, la caméra est nichée derrière l'oreille du personnage pour pouvoir le suivre sur quelques pas, puis elle s'en détache, et là un ralenti. je suis à peu près sûr d'avoir jamais vu un cadrage comme ça
puis il sait jouer des sons pour créer ses effets, comme couper le bruit de la circulation, les bruits de moteur, tous les bruits, pour ne garder que le son des doigts qui pianotent sur le volant, marquant le stress ou l'angoisse du personnage
enfin, comme d'habitude, il sait prendre son temps. là on a un long passage pour présenter le personnage d'Al Pacino, comment il bosse (tout le passage sur le leader du Hezbollah ne servant pas l'intrigue principale), et idem pour le personnage de Russell Crowe. On a peut-être 1 heure avant qu'il se décide à se mouiller dans l'affaire
en revanche il y a certains éléments un peu confus, peut-être un truc moins maîtrisé sur le montage ou les dialogues, en tout cas on s'y perd un petit peu