Premier vrai coup de foudre pour ce Festival de Gérardmer 2018, Revenge m'a aussi réconcilié avec le survival, souvent abrutissant et plutôt idiot.
Je salue donc le superbe travail de Coralie Fargeat, qui en plus de jongler avec les codes du genre avec adresse, vous offre ici un cinéma technique et foisonnant de bonnes idées.
Dès le départ, on est en effet saisi par la précision des cadrages, le soin du détail et le ton humoristique vraiment bien senti.
Chaque plan est soigné, (on a droit à un de ces plan séquence !) l'action enfin traitée avec adresse et sans cette saleté de shaking cam. J'ai même trouvé des touches d'humour décalé dans la manière de traiter les courses poursuites, (celle de la fin notamment) clin d'oeil plein de tendresse aux lourdeurs du genre; ou encore dans le côté délicieusement stupide et misogyne des antagonistes.
Alors évidemment, c'est brutal, c'est frontal.
Mais généreux à fond les ballons.
On en prend plein la tronche, on souffre, mais on jubile aussi devant la présence d'esprit de Jen, qui va trouver la délivrance en même temps que le spectateur s'amuse.
Héroïne aux antipodes de la potiche pourtant suggérée en début de film, Jen, incarnée à la perfection par la divine Matilda Lutz; va vous surtout prouver (enfin) qu'une belle femme peut aussi être fun et punchy à l'écran.
Avec cette touche d'humour toujours en trame de fond, on suit donc les déboires de la jeune femme, entre explosions de violences hallucinées et surenchère fun au possible.
Dernier point, on sent après coup la finesse de l'écriture.
J'ai eu une moue admiratrice lorsque je me suis rendu compte que même si l'histoire est assez basique, elle est surtout d'une précision d'horlogerie Suisse.
Çà tourne du tonnerre, et on apprécie d'autant plus les temps forts de l'histoires parce que l'héroïne ou les personnages secondaires ne font pas n'importe quoi. (Merci au fait pour la boutade de la forêt)
Bref, allez-y ! Non seulement c'est bien filmé, mais en plus c'est jubilatoire ! Merci Madame Fargeat