Le principal manque de Revenir se niche dans sa brièveté. 77 minutes, avec une fin ouverte, c'est beaucoup trop court quand on a l'ambition de Jessica Palud de parler de sujets lourds comme le deuil, les liens familiaux et le drame de la paysannerie. Ce dernier sujet, pour n'être qu'en filigrane, fait cependant l'objet d'un traitement intéressant car non frontal et non souligné, comme il pouvait l'être dans Au nom de la terre, par exemple. A ces différents thèmes s'ajoute encore celui de l'attraction sensuelle entre les deux personnages principaux, assez joliment dessinée d'ailleurs, avec une sensualité qui sied parfaitement à Adèle Exarchopoulos (que les mauvaises langues se taisent, elle n'est pour une fois pas dénudée dans le film et elle n'en est pas moins excellente !) qui donne la réplique à un Niels Schneider comme toujours extrêmement investi dans son rôle et d'une incroyable justesse. Oui, il y a beaucoup de bonnes choses dans ce deuxième film, adaptation très lointaine d'un roman de Serge Joncour, et notamment un véritable ton même si l'on sent que parfois la réalisatrice semble se brider et ne pas lâcher les chevaux autant qu'elle le pourrait. En somme, outre sa fugacité, qui empêche l'intensité, c'est sa relative sagesse, y compris dans la mise en scène, que l'on regrette le plus. Mais cela reste néanmoins un premier essai encourageant qui laisse augurer de futures réussites dans la carrière de Jessica Palud, une fois qu'elle aura oublié sa prudence ou timidité initiale.

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le 31 janv. 2020

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