Revenir est librement adapté du roman "L'amour sans le faire" de Serge Joncour (2012) et raconte le retour de Thomas, après 12 ans d'absence, dans la ferme où il est né.


Pour mettre en images cette histoire, la réalisatrice désirait une atmosphère chaude et lumineuse afin de contrebalancer avec la dureté du récit.


Ainsi, bien qu'on soit dans le réalisme, les couleurs sont vives, saturées, nous projetant dans un décor rural où l'été est, on le comprend, caniculaire. Cette chaleur intense nous est indiquée par l'aspect des acteurs qui, filmés au plus près, arborent des peaux bronzées sur lesquelles ruissellent des gouttes de transpiration.


Les dialogues ne sont pas abondants alors on scrute les visages afin de déceler les émotions des personnages. Celui qui s'exprime le plus est le neveu, Alexandre, un petit garçon (interprété par Roman Coustère Hachez qui, malgré sa myopie et son fort caractère a obtenu le rôle pour son talent indéniable) par lequel la majeure des informations passent.


Tout comme les conversations, le film est de courte durée (1h15 seulement) et pourtant, impossible de ne pas s'émouvoir devant ce petit monde tant le casting est impeccable, tout comme la mise-en-scène travaillée et singulière de Jessica Palud.


Le film est aussi bien humain, qu'intime, que sensuel. Rien n'est "de trop", à côté ou encore déplacé, tout est juste, tout est beau (dans tous les sens du terme). Bref, vous l'aurez compris, j'ai beaucoup aimé Revenir, qui est un premier long-métrage poignant à ne pas rater!


Quand je pense que j'ai failli ne pas aller le voir, j'aurais regretté de ne pas l'avoir vu sur grand écran...


Dans le même genre je vous conseille notamment Petit Paysan d'Hubert Charuel dont je vous avais parlé dans un article cinéma du mois d'octobre 2017.


Anecdotes :
1. Jessica Palud a commencé par la régie, puis l'assistanat et a ensuite grimpé les échelons sur une douzaine de films (comme The Dreamers de Bernardo Bertolucci en 2004 ou encore Marie-Antoinette de Sofia Coppola en 2005) jusqu'à devenir première assistante réalisatrice sur Welcome de Philippe Lioret (2009) - que je vous recommande en passant -.
2. Dans le roman, le héros, parti loin de sa famille, revenait dans la ferme familiale pour annoncer qu’il avait un problème au coeur et qu’il allait mourir. Mais après la sortie de Juste la fin du monde de Xavier Dolan (2016) il n'était plus possible pour Jessica Palud de faire un film centré sur ce retour d'un homme en sursis.

SybilleGuerriero
7

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Créée

le 8 sept. 2020

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