"Rêves" se présente comme une succession de petites histoires sur une thématique toute Kurosawaienne : L' Homme face a son environnement, face aussi à sa nature. On croise pêle-mêle un peintre fan de Van Gogh perdu dans les paysages flamands, un enfant perdu dans la forêt ou encore une équipe de montagnards en cordée...l'éclectisme est de mise.
Alors forcément, certaines histoires seront moins fortes que d'autres. Le résultat est parfois inégal ; Pire, le jeu des comparaisons est même cruel (A en juger par la phrase récurrente en sortant de la salle de ciné: "alors c'est laquelle que tu préfères ?).
Le résultat n'en demeure pas moins dénué d'instants de grande beauté, On comptera parmi eux la scène du capitaine démobilisé qui retrouve sa compagnie....fantôme fraichement envoyée se faire dézinguer. Un côté thriller (le clip hein?) insoupçonné de la part de Kurosawa...
L'un des tout derniers films de Kurosawa serait-il le plus mélancolique?; J'ai rarement vu un enterrement aussi joyeux que pendant le dernier rêve (en est-ce vraiment un?), comme une heureuse tristesse.
On ne peut d'ailleurs s'empêcher de penser au réalisateur sous les traits d'un vieil homme à la toute fin du film; Une incarnation qui permet de terminer sur une note touchante et humaniste qui sous tend toute l'œuvre du Japonais:
Interrogé par un vacancier se moquant "gentiment" de son mode de vie plus que frugal. Ce dernier répond qu'au final " L'homme n'a besoin que d'eau claire et d'air pur"
De films aussi limpides. Parfois aussi.