Danse avec ton portable ! C’est par cette aberration de nos temps contemporains que commence le film d’Alain Raoust.
Comment passer à l’âge adulte, celui de la responsabilité, pouvoir dire à l’instar de Zazie (toujours celle qui est dans le métro) « j’ai grandi » ?
Autour du personnage central qu'est la déchèterie, sont réunis celles-ceux qui ont 50 ans et plus et deviennent bon pour la réforme, que Jacques Bonnafé vient incarner, celles-ceux qui en ont 20, et ne disposent que de la téléréalité pour exister, celles-ceux qui dans cet après-coup fatal nourrissent les plus amers regrets de ne pas avoir tout fait péter, auxquels.le.s Christine Citti donc corps et voix.
Cette déchèterie, au milieu de nulle part, mais surtout de la nature, de la respiration, déchèterie, qui m'évoque le roman de Georges Perec Les Choses, illustrant déjà à son époque la montée de la consommation en passe de devenir à outrance, et les effets délétères de l’accumulation d’objets par intolérance à la frustration, l’arrivée du tout-tout-de-suite, et du tout-jetable, de l'humain-jetable, incarné par Jessica, alias Estelle Meyer, magnifique, deviendra un nouveau point de départ.
Ce film a été un grand moment de bonheur et a la particularité de me faire faire l'exercice difficile de ne pas y trouver de métaphore. Le discours du réalisateur est clair et reste une invitation à repenser notre rapport à l'autre.
Bonne séance !