Expiation

CECI N'EST PAS UNE CRITIQUE MAIS UNE IMPRESSION D'APRES VISIONNAGE.

Entre le drame shakespearien et un bouquin de Jane Austen, cette adaptation du roman de Ian McEwan prends le parti de jouer aux jeux des ombres et lumières, du bien et du mal mais surtout du point de vue.
Car le point fort du film est sa mise en scène, faite dès le départ de bonds en avant nous donnant un point de vue pour ensuite mieux revenir sur une scène et nous en donner un autre angle, plus complet.
La force vient donc de cette combinaison de véritables tableaux, de cadrages, de jeu d'ombres et de reflets, de contrastes, de successions de plans plus beaux les uns que les autres qui donnent une luminescence mais surtout participent du récit.
Le casting 4 étoiles est assurément un plus. Entre Keira Knightley, James McAvoy (Charles Xavier dans X-Men) ou Saoirse Ronan (La Cité d'Ambre), les personnages sont bien servis jusqu'au plus petits rôles, n'est-ce pas Theon Greyjoy (Alfie Allen).
Ce film est étincelant, un joyau pour celui ou celle qui notera toutes les subtilités de montage, de photographie, de mise en lumière et en son, d'ailleurs mention spéciale à ce dernier. Le rythme du film est donné par ce subtile mélange entre les sons d'ambiance et la musique orchestrale, ces "Hi Hat" remplacés par des touches de machines à écrire ou tout autre artifice sonore capable de remplir le rôle d'un chef d'orchestre donnant la cadence.
Je fus donc comblé jusqu'à ce point d'orgue que fut ce plan séquence sur la plage, véritable ballet aux centaines de danseuses étoiles orbitant autour de cette roue hypnotique.

Ensuite, l'histoire doit hélas trouver une conclusion et le romantisme pour midinettes qui avait montré le bout de son nez, le temps d'une course derrière un tramway (un bus ?) pour contempler quelques secondes de plus sa dulcinée, revient au galop, en versant dans le mélodramatique.
Là, on m'a perdu quelques minutes et pourtant je demeure enchanté par le voyage et la qualité de la narration le long des 2 premiers tiers du film.
Le 9 se transforme en 8/10, ce qui est déjà bien, ma foi.

PS 1 : j'ai aussi eu droit à mon face cam droit dans les yeux (Saoirse Ronan dans les premières minutes du film) et donc je suis un homme comblé.
PS 2 : Après avoir écrit ces quelques lignes, je suis tout de même allé voir ce que Joe Wright avait réalisé d'autres et je ne fus pas étonné de lire qu'il avait également signé notamment "Orgueil et préjugé" ainsi que Anna Karenine dont la mise en scène est magistrale. En gros un classique de la littérature et une réalisation audacieuse et soignée. Pour ma part, la recette fonctionne.