Ecrivain, poète et scénariste reconnu, Alireza Motamedi a mis du temps à réaliser son premier film. Mais dans Reza, il n'a pas fait les choses à moitié : il en est aussi le producteur et l'acteur principal. Son physique n'est pas celui d'un iranien, plutôt celui d'un viking, avec une longue barbe rousse. Ce n'est pas le seul élément surprenant d'un film très différent du cinéma iranien que l'on voit habituellement en Occident : ni social, ni politique mais plutôt sentimental et surtout littéraire et poétique. Reza se déroule à Ispahan et non à Téhéran, ville beaucoup plus spirituelle que la capitale iranienne et bien plus belle : le décor, comme la musique, joue un rôle primordial dans le film. Assez avare d'informations et découpé en saynètes qui privilégient les dialogues entre le héros et plusieurs femmes, Reza déconcerte et séduit en même temps, à moins qu'il n'ennuie car les péripéties sont assez peu nombreuses et la thématique plutôt redondante. Le personnage principal est amoureux de sa femme et qu'importe s'il divorce dès les premières minutes, ses sentiments ne changent pas. A sa manière, le film est une sorte d'hommage à l'émancipation féminine en Iran, les hommes essayant de suivre, plus ou moins, leur quête de liberté. Il se dégage de Reza un parfum de roses fanées qui n'est pas désagréable mais qui n'incite pas malgré tout à s'enthousiasmer.