Katie (Alexandra Lamy) est une femme ordinaire. Divorcée, elle vit seule avec sa fille et travaille dur à l'usine pour parvenir à leurs besoins. Un jour, elle rencontre Paco (Sergi López), un travailleur espagnol tout à fait ordinaire lui aussi. De leur histoire d'amour naîtra un bébé extraordinaire : Ricky.
S'il y a un genre auquel le cinéma français n'est pas habitué c'est bien le fantastique. Alors quand on apprend que François Ozon s'y attèle, on est forcément titillé. Et tout est fait pour nous mettre l'eau à la bouche : le film commence par une magnifique scène où Alexandra Lamy excelle et nous touche immédiatement par la crédibilité et la profondeur dramatique de son jeu. Mais à l'image de cette première scène –qui s'avérera être une vraie fausse amorce absolument inutile-, le film dans son ensemble n'est qu'un vulgaire canular. Tout, absolument tout sonne faux. Alors que le cinéma nous a offert de splendides moments d'horreur et d'angoisse en mettant en scène des enfants hors du commun (« The Omen », « Shinning » ou plus récemment le magnifique « Let the right one in »), « Ricky » aborde l'anormalité de cet enfant avec une légèreté déconcertante et une absence totale d'inquiétude. En résulte des scènes qui atteignent les sommets du ridicule. Ozon tente vainement de racoler par un visuel emprunté à Cronenberg. Mais quand ce dernier réussi à nous livrer de splendides réflexions torturées sur le corps, Ozon nous sert un conte kitch et stérile sur l'instinct maternel. Le résultat est accablant.