Vu mes centres d'intérêt dans le cinéma, j'étais obligé d'aller voir Riddle of Fire - on notera sa faible distribution et j'y reviendrai parce qu'il y a des choses à dire.
Mine de rien, j'avais quand même quelques attentes à son égard, qui furent partiellement comblées.
En 2024, Riddle of fire fait figure d'ovni, surtout depuis que la vague Stranger Things s'est considérablement épuisée. La période hommage aux 80s se finit petit à petit, laissant derrière elle quelques codes qui persistent, et heureusement. Le film s'en sert allègrement, ce qui lui confère un charme indéniable.
Dès l'intro, au rythme d'une musique très typique aux synthés fort appréciables, le ton est donné. Le film sera dynamique, agréable à l'œil et plein de bonne humeur. L'enthousiasme des acteurs, couplé à un scénario alambiqué malgré sa simplicité, permet de porter cette comédie d'action sur presque 2h sans que l'on trouve le temps long. L'écriture des personnages est brillante, puisque les trois héros sont très attachants et relativement bien identifiables.
Certes, les deux jeunes acteurs masculins ne sont pas au sommet de l'art dramatique en matière de jeu, et c'est même assez chaotique selon les scènes. Unique défaut réellement du film, on le retrouve aussi parfois chez certains adultes. Cela dit, certaines scènes respirent l'authenticité et les personnages restent crédibles malgré ce déficit de jeu d'acteur.
A vrai dire, l'ambiance y est pour beaucoup. Les décors naturels incroyables et les jeux de luminosité nous font vivre par procuration un été d'aventure que l'on voudrait sans fin.
On ne sait jamais vers quoi le film nous emmène. Son scénario plutôt loufoque en fait une histoire prenante , bien qu'on ait beaucoup de mal à la prendre au sérieux tout du long. On regrettera ainsi un côté un peu édulcoré. Néanmoins, il faut garder à l'esprit l'aspect comédie, très maîtrisé, qui vise un public large. Et en cela, le réalisateur a raison. Il faut des films comme ça pour la jeunesse et les ados, tout comme pour les adultes. On manque de films d'aventure un peu légers avec des gosses débrouillards et des méchants un peu ridicule. Certes, les club des cinq, compagnons de la croix rousse et que sais je encore commencent un peu à dater. Mais les bandes de potes, lorsqu'elles sont crédibles et bien maitrisées, font des films accueillants pour les spectateurs, qui ne demanderont qu'à rejoindre cet univers doux et peu contraignant.
Je n'ai pas grand chose de plus à dire sur Riddle of fire, de peur de spoiler le scénario riche en rebondissement. Les personnages sont très sympas, le trio de tête est extrêmement attachant, et la nature estivale n'aura jamais été aussi bien filmée en caméra rétro. J'ai envie de les rejoindre et de rester coincé là-bas, avec un peu de musique bien typée années 80 histoire de rester dans cette nostalgie réconfortante. C'est d'ailleurs très fort de mêler monde moderne et monde d'il y a 35 ans, créant ainsi un endroit un peu hors du temps.
Il faut reconnaitre que le film ne concrétise pas toutes les idées mises en place. Il y aurait sans doute moyen d'encore mieux exploiter tout le potentiel de cet univers si sympathique. C'est pourquoi je conseillerais, que dis-je, j'ordonnerais, d'en faire une série sur plusieurs saisons ou plusieurs films, histoire d'avoir ma dose annuelle de nostalgie.
Le film est pas énormément distribué, j'encourage tout le monde à aller le voir et surtout à mettre les enfants devant. ça, c'est du divertissement de qualité. Voilà le genre de choses avec lesquelles il faut gaver les futures générations dès le biberon: de la nostalgie, de l'aventure palpitante, de beaux décors, et une bande de potes plus qu'attachante.