"Riddle of Fire" confirme et c'est heureux que le cinéma est avant tout affaire de perception . La réception d'un film dépend du ressenti de chacun et comprendre et plus encore exprimer les raisons qui font qu'un film nous a laisse de côté peut parfois s'avérer difficile.
Il eut été commode de réduire celui-ci à un énième hommage raté aux pré teen-movies aventureux des années 1980 " Les Goonies", "stand by me" , "E.T" ou même Le gang des Bmx (parce que Nicole Kidman gamine faisant du BmX ça ne se rate pas), ou à une tentative d'adaptation déguisée des jeux de rôle les plus célèbres nimbée elle aussi de la sainte auréole des "eighties" symbolisée par une impression sur une pellicule à l'ancienne (16mm) donnant une patine granuleuse à l'image.
Pourtant "L'enquête de feu" est original dans son traitement, l'intention de son réalisateur -et scénariste- d'en faire une œuvre à part, éclairée par la magie de l'enfance est manifeste. Les trois puis quatre aventuriers en herbe sont touchants, parfois, le charme opère et c'est avec délice que l'on se retrouve plongés dans nos souvenirs d'enfance, tant les sensations de danger, les grands élans aventureux, sentiments du film sont évocateurs, du moins par instant.
C'est une scène de hold-up qui ouvre ce conte initiatique, braquage qui conduit Hazel, Jodie (son frère) et Alice (leur amie) à dérober une console de jeu vidéo dans un entrepôt, avant de s'enfuir sur leurs mini-motos (oui, le temps des vélos et Bmx est révolu), faisant un doigt d'honneur au vigile pris de court (enfin on l'imagine ce doigt symbolique, qui a probablement été coupé au montage). Mais, de retour à la maison des deux frangins, la surprise est de taille lorsque les trois larrons veulent profiter de leur butin : maman a mis un code parental à la télé et exige en échange de l'information une tarte à la myrtille qu'ils envisageront finalement de confectionner, mais il leur manquera pour cela un œuf. La quête de cet Easter Egg marquera le début de l'aventure, une confrontation avec des braconniers de la forêt possédant (peut-être) des pouvoirs magiques ou maléfiques...
Plus qu'un objet fantastique ou un conte, "Riddel of fire" est avant tout un quête aventureuse aux multiples rebondissements, mais c'est également un film au rythme étrange imprégné d'une musique répétitive, pouvant irriter les tympans les plus délicats. Si comme dit plus haut le propos est cohérent dans son ensemble, certaines scènes sont déroutantes, (notamment une scène de danse qui semble totalement improvisée) interrogent, tant la réalisation et les jeunes acteurs semblent en dehors de tout contrôle (les gamins se sont probablement régalés lors du tournage). Les personnages adultes paraissent à l'inverse bien ternes, peu inquiétants et le point faible du métrage figure dans les scènes d'opposition à ces antagonistes insipides, négligés des acteurs probablement peu dirigés également, mais ces séquences sont au final assez nombreuses et peuvent impacter l'intérêt que l'on peut avoir pour ces péripéties dont le but ultime est finalement de jouer à la console...