Chaude vengeance
Anders Thomas Jensen a tourné 5 longs-métrages,en 20 ans, tous avec son fidèle serviteur, Mads Mikkelsen. Le dernier en date, Riders of Justice, est dans la lignée des 4 premiers, des comédies noires...
le 1 févr. 2021
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5
Nouveau film de Anders Thomas Jensen, Riders of Justice marque la cinquième collaboration entre le réalisateur et Mads Mikkelsen, l’acteur danois étant présent dans tous les films de son compatriote.
Pas de suspens, il me faut le dire, Riders of Justice est, je trouve, une énorme réussite. Personnages, histoire, mise en scène, tout est super, mais essayons de structurer un peu.
Dès l’introduction et cette scène en Estonie, je me dis « ouaw, c’est beau ». La neige est belle, la lumière est belle, la nuit est belle, les gens sont beaux, tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil. Et l’histoire commence, une petite scène de vélo, une scène dans un bureau, dans une voiture, plein de personnages de vie, je ne vous spoilerai rien en disant qu’évidemment, tous ces gens sont liés. La présentation des protagonistes est faite, voici donc la scène qui va tout lier. Déjà à ce moment-là, je sens tout le potentiel. Je m’arrête là pour mon ressenti face à l’histoire du film, je n’ai pas non plus envie de tout dévoiler.
Parlons rapidement des autres éléments que j’ai cité plus haut, le film présente une galerie de personnages plutôt clichés, mais ce n’est jamais un défaut, puisqu’ils sont parfaitement traités et interprétés. Certains vous rappelleront peut-être des personnages de The Nice Guys, ce fut en tout cas ma pensée.
Pour finir sur ces points, comme je l’ai dit plus haut, la mise en scène et la photo sont splendides. Dès les premiers plans, on ressent quelque chose. Cette sensation n’est pas facile à décrire, disons qu’en voyant les premiers plans, leurs couleurs, leurs exploitations de l’espace, j’ai comme été imprégné du film, je savais dans quoi je me plongeais, sans pour autant connaître le scénario, le film m’a littéralement happé.
Le grand thème abordé du film n’est pas le plus original, puisque Riders of Justice nous parle du deuil. Du deuil et comment on réagit face à ce dernier. Malgré ce sujet maintes fois abordé, le film se démarque de beaucoup le traitant, notamment avec les points que j’ai relevé dans la première partie.
Deux points ressortent dans le film, les personnages, et le ton. Comme je l’ai dit, les personnages sont bien écrits, et avoir des bons personnages, ça aide à apprécier l’histoire et son scénario.
Quand je parle de ton, je parle de ce que cherche à nous faire ressentir le réalisateur à travers les différentes scènes de son film. Riders of Justice passe par beaucoup de tons, des passages sérieux, des passages drôles, certains mélangent les deux. Des séquences tristes, de drame, ou des séquences d’action, le brio de ce film, c’est de réussir à tout englober sans que l’on n’ait jamais un sentiment de rupture de ton (comme l’on peut l’avoir devant à peu près tous les blockbusters d’aujourd’hui, cherchant toujours à faire des ruptures de tons, avec de l’humour cassant ces moments de bravoures ou de tristesses). Parfois deux scènes se succèdent, l’une terriblement grave, l’autre très drôle, mais la transition est parfaite et ne nous sort jamais du film.
C’est ça le point fort du métrage. Il laisse vivre ses personnages et nous offre donc des scènes fortes de tension ou d’humour, sans oublier ces 20 dernières minutes incroyables.
Par ailleurs, si la notion du deuil est centrale dans le film, ce n’est bien évidemment pas le seul sujet traité. La famille, l’utilisation de la technologie ou le destin par exemple, sont des thèmes largement abordés.
Parlons-en du destin d’ailleurs. Intimement lié à la notion du deuil dans le film, les personnages se questionnent tout au long du film sur cette question de destin, d’actes et de coïncidences. Une chose qui m’a beaucoup marqué, c’est que Riders of Justice est une espèce de faux film choral.
Ce qui m’a marqué, c’est que tous les destins se réunissent dès le début du film et que les actions passées de chacun n’amènent non pas à la suite de l’histoire mais au début. Ce sont donc les actions que cette collectivité va prendre ensemble qui va créer l’intrigue. Je ne sais pas si c’est bien clair, prenons un exemple. Dans Pulp Fiction, les destins de Tim Roth et Travolta s’entrechoquent, Travolta décide d’aller dans ce resto, Roth décide de le braquer. On note déjà que les personnages de Riders of Justice n’ont pas de choix à faire, ils sont liés à leur destin, le film est très fataliste. Ainsi, dès le début du film, nous avons une idée de la manière dont il se finira, nous, mais aussi les personnages. Et pourtant, on pense qu’ils vont pouvoir se délier de cette histoire, on l’espère, vont-ils le faire ? je vous laisse le découvrir.
En bref, regardez Riders of Justice, il est disponible sur Canal +, c’est l’un des films à ne pas rater de ce début de fin d’année qui s’annonce gigantesque en termes de cinéma.
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Créée
le 24 sept. 2021
Critique lue 412 fois
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