Un film curieux, mais plaisant, des réalisateurs Emmanuel Marre et Julie Lecoustre, avec la toujours très captivante Adèle Exarchopoulos ( Cassandre ) dans sa jolie tenue d'hôtesse de l'air, pour une silhouette parfaite. Une fille qui s'en relâche semble poursuivre ces efforts à bord de wing, cette compagnie low-cost, vers des destinations bon marché.
Une hôtesse de l'air qui interroge par son regard quelque peu blasé, pour un travail qu'elle prend malgré tous très au sérieux, à travers une vie qui se caractérise par un hypercapitalisme impitoyable, fait de rendement et de motivation quotidienne, aux côtés de toutes ces hôtesses, de Cassandre qui subit un interrogatoire et un contrôle très poussés, dans un environnement chronométré. Filmé aux allures de cinéma vérité, cherchant à tous prix la performance dans la vente de boissons et de produit hors taxes. Avec des procédures et des objectifs à atteindre. Une immersion dans l'existence de Cassandre, pleine d'insouciance et d'ennui, d'alcool et de boîtes de nuit. Avec des allers-retours qui semblent la condamner à un purgatoire d'Aéroports hub et de fronts de mer surdéveloppés, pour un soleil qui ne cesse de mentir. Une photographie contemporaine qui capture assez bien la beauté obsédante et prosaïque du commerce mondialisé et de l'industrie du service 24h/24.
Un monde que Cassandre à choisie de vivre, lorsqu'elle veut partir et fuir, s'éloigner de tous, ne jamais s'arrêter de voyager, elle qui n'en a plus rien à foutre. Préférant s'envoler dans les airs, laissant entre elle est le temps une vie en suspens. Emportée par la douceur de ces nuages qui l'accompagnent vers des destinations lointaines, jusqu'à en perdre l'équilibre, au gré du hasard et des rencontres éphémères. Chaque jour qui s'envole reste insignifiant, un caprice, ou peut-être quelque chose de plus profond.
A l'arrivé d'un paysage devenu gris, Bruxelles, les retrouvailles avec une famille, son père, sa sœur, et une émotion qui prend forme comme une image qui manquait à sa vie. Le pourquoi d'un cœur si souvent en exil, ne cherchant au fond qu'à échapper à son histoire, préférant cet ailleurs impossible à trouver, et des gestes en quête de tendresse. Oublier ce sentiment de douleur, trop dure à affronter. C'est alors continué sa fuite en avant, vers un rêve, celui de pouvoir toucher les cieux à bord d'une compagnie plus prestigieuse, un vol au ciel toujours plus bleu, l'espoir infatigable qui pourrait un jour adoucir une peine éternelle.