Rien à foutre est sans doute le film le plus simple qui soit. Pas d'intrigue, juste le quotidien forcément banal d'une hôtesse de l'air dans une compagnie low cost. Le film commence comme il se termine, sur un moment de vie, presque pris au hasard.
Il n'y a rien dans le film qui pourrait sembler improbable, des vols, à la formation des hôtesses de l'air, en passant par les soirées en boîte à la recherche de sexe sans lendemain.
La mélancolie du personnage principal a quelque chose d'universel, c'est celle de tous les jeunes adultes rentrant dans la vie active, ne sachant pas trop où ils vont, navigant à vue. Et si ça peut paraître cliché, le film ne donne jamais d'impression de déjà vu. On est face à quelque chose de frais. Certes le ton est assez désabusé, sans paillettes, mais il y a toujours de l'espoir, le film parvient à trouver le bon équilibre pour ne pas donner quelque chose de déprimant et tire-larme, sans pour autant être trop léger. Il y a toujours un petit espoir, quelques moments de légèreté.
Surtout que le personnage n'est jamais jugé, elle boit dans l'avion, elle refuse d'être solidaire avec des grévistes, refuse d'embarquer une jeune femme... D'ailleurs c'est assez bien vu qu'elle est toujours obligée de sortir la même excuse lorsqu'elle va emmerder un passager : c'est pour la sécurité et qu'elle même on va lui balancer cette raison idiote en pleine face lorsqu'elle aura commis un impair (et l'une de ses rares bonnes actions du film). La sécurité c'est une excuse pour tout et surtout n'importe quoi et personne n'ose contester une mesure prise pour la sécurité... Même si tout le monde sait que c'est bidon...
Adèle Exarchopoulos tient donc là son meilleur rôle depuis la Vie d'Adèle (et sa meilleure performance aussi, tant qu'à faire). C'est pas manichéen, c'est juste la vie d'une jeune femme, avec ses hauts, ses bas et surtout ses absurdités et elle a la joue très bien cette vie.
Bref, un beau film.