Le site est de retour en ligne. Cependant, nous effectuons encore des tests et il est possible que le site soit instable durant les prochaines heures. 🙏

12ème opus très méditerranéen (Albanie, Grèce, Italie, et Espagne sont au programme). Ce nouveau Bond marque le passage aux années 80, et l'arrivée aux commandes de John Glen, qui avait officié comme monteur sur plusieurs autres films de la série. A défaut d'être un grand réalisateur, c'est un faiseur assez correct, et il délaisse l'humour potache et débilos qui avait entâché les 4 premiers Moore.
Car c'est là un vrai changement de ton. Bien sûr Moore a toujours quelques punchlines idiotes à débiter, mais on retourne vers une tonalité bien plus sérieuse. Le scénario en lui-même déjà, sur fond de guerre froide avec les Soviétiques cherchant à récupérer un système secret anglais. Pas de milliardaire mégalomane mystique qui veut dominer la Terre, pas de base secrète gigantesque avec des centaines de soldats... Et surtout pas de gag douteux qui vient ponctuer chaque scène d'action.
Y'a que la séquence prégénérique et le final qui restent légers comparativement au reste. Première séquence bizarre, sans aucun rapport avec le film, où on voit Bond sur la tombe de sa femme. La pierre tombale indique bien 1969, soit l'année du film Au service secret de sa majesté. Mais par contre la suite ressuscite Blofeld (qui était déjà mort dans Les diamants sont éternels) le temps d'une dernière apparition et d'une fin pas très glorieuse. Peut-être histoire de dire qu'on tourne définitivement la page sur une époque.
Bernard Lee, l'acteur qui incarnait M depuis le tout début, étant mort avant de pouvoir tourner ses scènes, son rôle est supprimé. Pas de M donc dans ce film (ça doit être le seul de la série). Y'a tout de même les indéboulonables Q et Miss Moneypenny.
Bond n'use pas de gadgets dans le film, il fait avec les moyens du bord, et ce serait plutôt ses ennemis qui sont mieux équipés que lui.
Niveau action cet opus est assez généreux, pas mal de poursuites et scènes de fusillades. Y'a la mythique poursuite toute en voitures françaises (2CV contre peugeots 504), et avec Remy Julienne aux cascades ça assure bien. Y'a d'excellentes scènes sous-marines, la meilleure poursuite à skis de la série (avec un passage dans une piste de bobsleigh en ski et à moto!), et plutôt qu'une base secrête à la fin, on a un décors magnifique d'un vieux monastère en haut d'une falaise à pic, qui donne lieu à une vraie scène d'escalade assez tendue.
La JBG du film, Carole Bouquet, joue pas super bien, mais elle était vraiment très jolie. Le plan où Bond la voit pour la première fois : elle shoote un gars à l’arbalète puis enlève son chapeau à voile et découvre son visage, elle est juste magnifique. Et avec son arbalète, elle a un certain charisme mêlé à son charme.
En plus Bond met totalement de côté son obsession dans ce film (et oui il viole personne!). Il ne couchera avec Carole qu'à l'ultime fin du film, et avec une seule autre femme en cours de route, mais pour le bien de sa mission (et elle finira assassinée comme toujours). Y'a même une patineuse toute mimi qui lui tombe dans les bras, et Bond la repousse la trouvant trop jeune (alors que l'actrice a le même âge que Carole Bouquet). Evènement à marquer d'une pierre blanche dans la saga!
Côté homme de main on note du changement de ton là aussi. Fini les types aux particularités spéciales comme Oddjob, Requin et confrères. ici on a un bulldozer agent du KGB, mais surtout le personnage de Locque, un tueur froid, psychopathe et assez glaçant. Et Bond finira par l'exécuter tout aussi froidement: ça fait vraiment bizarre pour du Moore.
C'est aussi le premier Bond où on ne sait pas d'entrée qui est le méchant. D'habitude, le spectateur (tout comme Bond d'ailleurs) savent dès le début qui sera le principal vilain de l'histoire, même si celui-ci a une couverture de respectabilité comme Drax ou Goldfinger. Alors que dans Rien que pour vos yeux, le méchant dupe Bond pendant un moment (et le spectateur aussi), en le guidant sur une fausse piste et en le manipulant. Et il cherche vraiment à rester dans l'ombre sans éveiller les soupçons. On est manifestement dans un autre registre d'intrigue.
Clairement mon épisode favori de l'ère Moore, et sans conteste celui qui a été réalisé le plus "sérieusement", en tentant de laisser au maximum de côté l'aspect comédie qui animait les films jusqu'ici.

harry_powell
7
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes Les meilleurs James Bond et Les meilleurs films de 1981

Créée

le 4 juin 2017

Critique lue 174 fois

harry_powell

Écrit par

Critique lue 174 fois

D'autres avis sur Rien que pour vos yeux

Rien que pour vos yeux
Torpenn
4

No Moore for me

J’ai beau me revoir régulièrement des Bond, j’esquive toujours la période Roger Moore, trop de mauvais souvenirs, et j’aurais dû comme d’habitude mieux suivre mes sains principes… Roger a 54 ans, il...

le 31 déc. 2013

38 j'aime

9

Rien que pour vos yeux
Docteur_Jivago
4

Les yeux de Carole

Que se cache-t-il derrière les beaux yeux, l'incroyablement longue chevelure et la beauté juvénile de Carole Bouquet ? Malheureusement pas grand-chose. Cet opus de James Bond, sa douzième mission et...

le 29 déc. 2014

31 j'aime

23

Rien que pour vos yeux
guyness
5

Les archives James Bond, dossier 12: Sain d'esprit et de Corfou

Quotient James Bondien: 5,17
 (décomposé comme suit:)BO: 3/10 
John Barry continuant à effectuer son va-et-vient, c'est cette fois Bill Conti qui s'y colle, et on peut raisonnablement estimer qu'avec...

le 6 mars 2023

25 j'aime

3

Du même critique

James Bond 007 contre Dr. No
harry_powell
5

Critique de James Bond 007 contre Dr. No par harry_powell

Premier épisode de la très longue saga qui met en place les éléments de la mythologie Bondienne. Même si d'autres éléments apparaitront plus tard (la séquence pré-générique, Q et ses gadgets) on a là...

le 22 mai 2017

8 j'aime