Didier est un critique parisien en vogue et vient d'écrire un commentaire sur un film qu'il n'a pas vu. Comme un châtiment mérité de sa forfaiture, une série d'humiliations s'abat sur lui, telles l'infidélité de son amie lui détaillant crument ses prouesses sexuelles avec un type, ou la cinglante invective qu'au cours d'un repas lui inflige cet autre intellectuel (Piccoli). La comédie semble alors se diriger vers la satire d'un certain milieu de l'intelligentsia.
Mais, insensiblement, Bonitzer se tourne vers l'étude de comportements où se mèlent, sur un mode étrange et déconcertant, l'ironie (cruelle) et la psychologie. D'un incident à l'autre, Didier, égoiste et un peu parano, subit notamment
les revirements irrationnels de ses deux maitresses.
Le comportement singulier des deux personnages féminins déterminent grandement la bizarrerie parfois obscure du film. Et c'est par le désarroi de Didier, par ses mines déconvenues et son impuissance à maîtriser la situation que passe et que se maintient le ton de la comédie. Même dans le registre du vaudeville, dans la seconde partie du film, Pascal Bonitzer façonne un récit mi-figue, mi-raisin, entre complexité psychologique et incongruités.