Il était temps que Hawks arrête les variations sur le même thème : si Eldorado avait son charme (et notamment le duo Mitchum/Caan en contrepoint du Duke), ce Rio Lobo s'en tire nettement moins bien.
Passé une introduction sympathique avec sa séquence de braquage de train en pleine guerre civile, la suite traîne en longueur avant que n'apparaissent des éléments familiers : un vieux bonhomme grincheux un peu trigger happy, une prison (à peine) assiégée, un échange qui tourne court, une fusillade (avec des renforts qui tombent quand même super à pic) et un peu de dynamite pour le clin d’œil. L'originalité du film, si je puis dire, tient surtout au caractère tardif de leur mise en place.
Côté casting, ça ne casse pas des briques, même sans faire référence aux glorieux aînés : John Wayne fait le minimum mais ça passe; Jorge Rivero fait bonne impression en capitaine sudiste mais s'efface ensuite doucement du film. Le personnage de Jennifer O'Neill est assez atypique au départ : elle joue du flingue, s'avère très bonne cavalière, prend les devants dans sa romance avec Cordona... avant terminer simple spectatrice. Pour finir, Jack Elam fait du sous-Walter Brennan et les méchants sont quasi-transparents.
On trouve également quelques influences de western spaghetti mal digérées qui font un peu tâche chez Hawks. On est loin de la Rivière rouge et de Rio Bravo ici et c'est triste...