Dernier film de Howard Hawks et il était temps que ça s'arrête. Pas que ça soit une bouse finie, mais quand on a réalisé Rio Bravo, la Rivière rouge et la Captive aux yeux clairs, Rio Lobo c'est pas la gloire. Ça sent même le sapin.
Le film est un constant entre-deux. Entre le western classique (décors assez simples, fringues classiques de John Wayne) et son avatar spaghetti (méchants aux sales tronches, filles vêtues juste ce qu'il faut, hémoglobine, enfin ketchup, fusillade finale). Même la musique semble hésiter.
Et que dire du Duke ? Il a 63 ans, en paraît 10 de plus. Mon dieu qu'il a du mal à se lever. Et quand on s'appelle John Wayne, il faut courir parfois, et il faut faire le coup de poing souvent, et il faut monter à cheval constamment, ça fait partie du cahier des charges. Sa démarche lourde n'est plus allégée par le ballet aérien de ses mains comme aux riches heures fordiennes. Et si Rio Lobo signait la mort du western ? 1970, c'est une belle date pour mourir et puis c'est facile à retenir, pratique pour les anniversaires. Tiens ça fait pile 40 ans que l'Ouest a disparu.
PS : L'attaque du train au début du film est assez originale. Et c'étaient peut-être les bad guys, mais les sudistes seront toujours les plus classes, uniforme gris oblige.