Cette suite, si elle n’est pas à proprement parler désagréable à suivre, n’en est pas moins dispensable. Tout le premier film tenait dans l’alchimie, entre complicité et opposition, que produisait le couple Noiret / Lhermitte, avec en toile de fond le Paris des années 80. Le film tournait autour de cela et d’une certaine façon, il soutenait avec une vraie délicatesse le passage de pouvoir entre deux générations. C’est cet héritage qui avait ému le public et avait fait le succès du film, populaire et critique.


Or, cette suite se contente de suivre l’exact même canevas, avec le doute sur l’amitié entre les deux héros comme petit twist émotionnel. L’aspect nostalgique est encore une fois souligné mais avec moins de poésie, de délicatesse. La recette est trop évidente. Ce manque de subtilité n’empêchera pas les amoureux du premier film d’en apprécier la suite. Ceux comme moi qui avaient juste bien aimé seront un peu moins enthousiastes.


J’ai aimé retrouver deux comédiens en particulier, qui n’étaient pas dans le premier film : Jean Benguigui et Guy Marchand, deux figures très importantes selon moi dans le panorama du cinéma populaire français, parmi les seconds rôles les plus récurrents sans doute dans les années 80/90 et qui, par conséquent, constituent une petite gourmandise que je goûte toujours avec un vrai plaisir nostalgique et cinéphage.


Mais il faut se rendre à l’évidence : cela ne sauve pas le film totalement. Il me semble moyen, parce qu’il lui manque des éléments fondamentaux dans le scénario, et sans doute aussi dans le rythme qu’impose la mise en scène pour rendre le récit véritablement palpitant.


Et bien sûr, j’en reviens à ce manque d’originalité par rapport au premier film. Je sais bien que c’est très difficile après un premier succès de trouver l’équilibre entre les ingrédients du succès originel et l’innovation. Il arrive que cela fonctionne dans le buddy movie comme avec L’arme fatale ou la série Chèvre / Compères / Fugitifs de Francis Veber. Avec ce 2e Ripoux cela paraît un peu loupé.


Captures et trombi

Alligator
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le 7 nov. 2019

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Alligator

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