Quelle déception que de revoir Les Ripoux et Ripoux contre ripoux plus de trente ans après leur sortie. Ces comédies sympathiques reposant sur un joli duo ont plutôt mal vieilli. Elles correspondaient à une période où le cinéma de Claude Zidi se voulait plus raffiné, mélangeant la comédie à une peinture plus sociale ou dramatique de la société. Cette fausse suite du Césarisé Ripoux est un divertissement inégal, par endroits plus drôle que la première mouture, mais globalement très paresseux dans son scénario. L’argument est un peu facile mais promet son lot de scènes amusantes qui, malheureusement, ne sortent jamais du cadre défini. Surtout, l’ensemble souffre d’un rythme mollasson, plutôt mélancolique alors que le ton devrait être plus souvent à la comédie.
La mélancolie qui accompagne le film, renforcée par la musique de Francis Lai, ne m’avait, à l’époque, pas paru aussi présente. Si elle permet de brosser avec davantage de nuances le portrait des deux personnages, mais surtout celui de Philippe Noiret, elle plombe par endroits une ambiance qu’on attend volontiers plus pétillante. Les scènes les plus amusantes et les dialogues les plus mordants se retrouvent d’ailleurs dans la bande annonce, signe avant-coureur des comédies actuelles où le rire est rare. Ce mauvais présage se confirme avec les atermoiements, pas toujours bien compréhensibles, du personnage interprété par Thierry Lhermitte, qui se la joue sans cesse « je t’aime, moi non plus » avec son partenaire sans toujours savoir si sa démarche est du lard ou du cochon. À la troisième fournée de ses éternelles hésitations, on finit par lâcher l’affaire.
Tout n’est cependant pas à jeter dans ce film qui gagne en efficacité dans sa progression. On y trouve quelques gags (celui du cheval au champ de courses est le plus drôle et sort vraiment du lot), des acteurs mieux exploités et le souvenir retrouvé d’un film sympathique. La fin téléphonée déçoit cependant à nouveau. On se contentera donc d’une toute petite moyenne, l’ensemble étant souvent sauvé par ses acteurs et un concept original.