Elvis, sans fin

Je ne sais pas si c'était un truc dans l'air, dans la bouffe ou dans l'eau, mais Road to Graceland m'a scotché.
J'ai complètement accroché au concept, à la réalisation, au message véhiculé et surtout, putain putain putain, à la bande son qui rappelle qu'à une époque bénie personne ne connaissait la Star Academy, et qu'on écoutait des vrais trucs qui dépotent.

C'est pourtant à la fois ouvertement simpliste, complètement bateau et redoutablement efficace.
D'autant qu'on ne le verra pas tout de suite, mais dès le départ se met en place une construction qui trouvera un écho dans les toutes dernières minutes, en un clin d'oeil savoureux, une mini redondance préservant à la fois une part de mystère dans le personnage de Keitel, et rendant l'ensemble à l'image du King : immortel.

Mais aussi mortel, au sens propre comme figuré.
Tout tourne en effet autour du deuil, comme le souligne le compère @Thieuthefirst.
En un retournement subtil, graduel et habile, l'âme perdue n'est plus forcément celle que l'on pensait, et le psychotique devient thérapeute.

On passe sans hésiter la petite facilité de la "happy end", tant l'ensemble est riche d'anecdotes, de misère humaine et de petits bonheurs.
Et aussi, quand on sait la sévérité avec laquelle les descendants d'Elvis gèrent son héritage moral, la caution de Priscilla à ce film devient rapidement compréhensible pour peu qu'on se risque à lui laisser sa chance.

De la bonne zik, une belle bagnole, de belles images et de beaux sentiments, que demander de plus ?

Seulement 11 avis, dont 2 de mes éclaireurs et moi, allez on se bouge les gens !