Avant Braveheart, cette fresque historique donnait de l'Ecosse une image séduisante et rude. Les films montrant l'Ecosse souffrant du joug anglais sont peu nombreux, il est vrai que ce n'est guère valorisant pour des Anglais de raconter une telle histoire, même si c'est une production américaine, mais réalisée et écrite par des Anglais d'après le roman de Walter Scott. En tant qu'Ecossais, le grand romancier a bien sûr enjolivé une histoire qui s'appuie sur une vérité historique, car même si le héros Robert Roy MacGregor se livrait au brigandage, ça n'excuse pas l'attitude toujours pleine de morgue et méprisante envers les peuples que les Anglais opprimaient, qui plus est sur leurs propres terres (les îles britanniques) et non dans de lointaines contrées exotiques.
C'est une belle histoire, tragique mais bien contée, qui montre la misère des highlanders, la fourberie et l'injustice caractéristiques des Anglais dominateurs sur ces territoires sauvages ; je n'ai jamais compris ce qu'ils avaient à y gagner, ils ne pouvaient pas laisser ces peuples rudes vivre en paix ? et ils feront la même chose avec les Irlandais. La mise en scène est assez inspirée, ça manque peut-être un peu de souffle et d'ampleur, mais j'aime ce genre de film où l'on voit des petits résister aux puissants, c'est une oeuvre forte, aux décors grandioses, aux personnages puissants et au riche casting dominé incontestablement par un Liam Neeson très charismatique dans son habit de chef de clan, et un Tim Roth venimeux, déjà expert en rôles de type répugnant.
Le réalisateur sait mettre en valeur les splendides décors naturels écossais avec ses paysages de highlands, ses montagnes et ses lochs. Le point d'orgue est atteint avec le duel final, âpre, sec, rugueux, muet et bien filmé, sans artifices et sans musique. Du grand et du beau cinéma !