Robin des Bois par Guillaume Auguet
Qui ne connait pas Robin des Bois ? Quasiment personne il me semble. Robin, le hors la loi de la forêt de Sherwood. Ce personnage a lui aussi connu de très nombreuses adaptations cinémotographiques telles que « Robin des Bois, prince des voleurs » avec Kevin Costner. Le film dont je vais parler est la version de Ridley Scott, réalisateur de renom à qui l’on doit le magnifique Gladiator, Blade Runner, Alien, ou plus récemment Prometheus. Nous allons voir le parti pris de Ridley Scott pour faire de son Robin des Bois un « Robin historique ». Ce parti pris bien qu’il nous fournisse une bonne histoire, est un peu handicapé par des incohérences historiques, ce qui est bien dommage!
Le duo de choc de Gladiator, à savoir Russell Crowe en acteur principal et Ridley Scott en réalisateur, est reformé pour ce film! Russel Crowe nous livre sans surprise une bonne prestation, cependant un Robin des Bois plus vieux et moins élancé que ce qu’on avait l’habitude de voir. Mark Strong, fantastique dans le rôle de Godfroy, le méchant ! A noter également la présence de Cate Blanchett, dans le rôle de Lady Marianne, et de Max von Sydow dans le rôle de Sir Walter Loxley. Le film présente un bon casting, et la bande de Robin, les « Merry Men », à savoir Petit Jean, Will Scarlet, le Frère Tuck et Alanadil constituent un groupe d’acteurs qui fonctionne à merveille pour ce qui est de s’enivrer lors des fêtes nocturnes de Notthingham. Ridley Scott a l’habitude de nous émerveiller par ses reconstitutions des périodes historiques dans lesquelles ses films sont situés, notamment avec Gladiator et Kingdom of Heaven et une façon de filmer les scènes de batailles qui est très appréciable. Ces deux facettes de Ridley Scott se retrouvent dans Robin des Bois, pour ce qui est des batailles, Scott nous en sert deux magistrales : celle du siège du château de Châlus au début du film et la bataille sur la plage contre les français à la fin.
Ridley Scott nous livre un « Robin des Bois » plus inscrit dans l’histoire qu’auparavant, en présentant les origines de la légende que l’on connaît. Robin Longstride est alors un archer croisé de retour de la Troisième Croisade sous le commandement du roi Richard Coeur de Lion. Lorsque le roi meurt durant le siège du château de Châlus, son ami Robert Loxley, doit ramener la couronne en Angleterre, mais son convoi est attaqué par Godfroy, un anglais qui a passé un accord avec le roi de France Philippe pour permettre aux français d’envahir l’Angleterre alors que celle ci sera sous le contrôle du nouveau roi Jean sans Terre. Robin et ses hommes, ayant déserté l’armée anglaise suite à la mort du roi Richard, tombent sur Godfroy et les empêchent de capturer la couronne. Robin promet alors à Robert Loxley qu’il rapportera son épée à son père, Walter Loxley de Nottingham. Robin se fait alors passer pour Robert Loxley et négocie son retour en Angleterre qui subit le règne du nouveau roi Jean et les raids constants de Godfroy, au service du roi anglais pour réclamer l’impôt, ce qui va provoquer la colère des barons anglais, facilitant ainsi l’invasion française.
L’intention de Ridley Scott de placer son « Robin des Bois » dans un contexte historique est louable, mais elle créée des incohérences importantes avec l’Histoire, ce qui est regrettable pour un film de cette envergure. Tout d’abord, le début du film nous montre le siège du Château de Châlus par Richard Coeur de Lion. Cet évenement à réellement eu lieu, mais la présentation que nous donne le film est erronée. Pendant la bataille Richard Coeur de Lion crie : « A mort la France ! » ce qui indique que il s’agit d’un conflit entre l’Angleterre et la France. Pourtant, Richard Coeur de Lion était plus français qu’anglais (il n’a jamais parlé anglais durant sa vie !) en tant que duc d’Acquitaine, de Normandie et Comte d’Anjou. Le siège de Châlus était enfait le siège d’un de ses vassaux récalcitrant et donc pas un conflit entre nations. Ce côté nationnaliste que le film donne de l’époque est fortement éronné. D’autant plus que le film se veut réaliste en incorporant des parties de dialogues en français dans la version originale, ce qui n’a pas de sens car à la cour royale anglaise, on parlait…. français ! Inutile de mentionner que le débarquement des français ressemble plus au débarquement des Alliés de 1944 en Normandie qu’a une invasion d’une armée du Moyen-Âge. A noter également qu’à la fin du film, le roi Jean refuse de signer la Magna Carta, alors qu’en réalité il l’a bien signée..
En conclusion, malgré ses incohérences historiques, ce film constitue une bonne explication des origines de Robin des Bois, et Russell Crowe, bien qu’il ne soit pas le meilleur acteur possible pour ce rôle, nous prouve une fois de plus son talent. Bien qu’un peu moins spectaculaire que Gladiator, le film est quand même assez agréable et sympathique à regarder. A noter une musique signée Marc Streitenfeld, disciple d’Hans Zimmer, qui, je trouve, a rempli sa part du contrat et nous livre une musique de très bonne qualité, notamment le thème de Godfroy.