Depuis le premier film de 1987, le look du "50% homme, 50% machine, 100% flic" a bien évolué. Il ressemble aujourd'hui d'avantage à Batman qu'à la machine à laver de Verhoeven (c'est normal tant les moyens que la mode ont évolué en 27 ans). L'esthétique mise de côté, le film est bien plus riche que je ne l'aurai imaginé. Pire, il m'a carrément mis mal à l'aise deux heures durant. J'ai vécu l'expérience que Brandon (fils de) Cronenbreg visait dans son premier (et espérons dernier) film Antiviral. Là où la dichotomie entre le biologique et la machine était très marquée dans l'original (faute de moyen sans doute), elle est totalement effacée voire inexistante dans celui-ci. La séquence au cours de laquelle Murphy se découvre débarrassé de sa combinaison est effroyable. J'en ai eu le souffle coupé. Le film va encore plus loin lorsque les toubibs gèrent la partie biologique de Murphy comme de les ingénieurs de la NASA un rover martien (tiens, virons lui sa dopamine et sa noradrénaline) et l'éteignent pour ne laisser place qu'à la machine.
A côté de ça, l'action est rondement menée (pas maladroit Padilha) et diablement efficace. Malheureusement, la critique de la société, moins corrosive que chez Verhoeven, n'est pas des plus fines et ne repose que sur les épaules du terrible Samuel L.Jackson et de son émission patriotique et partisane caricaturale. Match nul entre l'original et le remake en ce qui me concerne donc.