Un an après The Machine Girl, Noboru IGUCHI revient sur le devant de la scène avec une nouvelle de ses facéties intitulée Robogeisha. Et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il nous revient en grande forme puisqu’il réussit avec ce nouveau film à créer quelque chose d’encore plus absurde et débile que son précédent film. S’il est vrai que Robogeisha est moins hardcore que The Machine Girl, il est certain qu’il ne manquera pas de ravir les fans de série Z décomplexées tant le niveau de n’importe quoi est élevé. C’est bien simple, le scénario donne l’impression d’avoir été écrit en quelques heures au milieu d’un apéro particulièrement arrosé entre IGUCHI et ses compères. Tout dans le film côtoie des niveaux extrêmes d’absurde et de surenchère. Redoublant sans cesse d’inventivité, que ce soit au niveau armement (soutien-gorge mitrailleuse, katana sortant du postérieur ou tout simplement une paire de crevettes dans les yeux) qu’au niveau du corps humain (biologiquement, il est donc tout à fait possible de se prendre un coup sur la tête au point de se la rentrer dans les épaules, de visiter son estomac et de ressortir…), Noboru IGUCHI emmène son scénario dans des retranchements imprévisibles, s’offrant même un hommage délirant au kaijū-eiga (film de monstres géants japonais).
Pour réaliser Robogeisha, Noboru IGUCHI s’est entouré d’habitués. Yoshihiro NISHIMURA est de retour pour prendre en mains les effets spéciaux du film qui laissent cette fois la balle part aux effets numériques, dont une scène de transformation en tank aussi improbable qu’inoubliable, l’acteur Kentarō SHIMAZU répond présent pour (sur)jouer le yakuza en colère et Asami nous offre un véritable rôle de composition en se baladant en petite tenue tout au long du film pour interpréter un tengu (démon de la mythologie japonaise) aussi sexy que malfaisant.
Avec Robogeisha, Noboru IGUCHI repousse une fois de plus les limites. C’est absolument débile, et c’est pour ça que c’est génial. Les actrices principales en conviennent d’ailleurs elles-même lors d’une scène de combat au katana (dont la lame émane bien évidemment de leurs postérieurs) : "C’est complètement ridicule".
Pour compléter l’aventure, on retrouve dans les bonus du DVD le spin-off Geisha Corps, qui réussit malgré son format court-métrage à donner encore plus dans le n’importe quoi.
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