Deux chiffres :
364, soit le nombre de fois que j'ai du voir le film à peu de choses près.
1, soit la place que je lui attribue au classement des meilleurs films de boxe.
Mais, est-ce réellement un film de boxe ? En partie oui, mais pas que. "Rocky" est loin de se résumer à un simple film de boxe. Plus qu'une banale histoire de castagne, "Rocky" -et ça convient tout à fait à l'ensemble de la saga- est aussi mais surtout une histoire humaine.
Cette histoire, c'est celle de Rocky Balboa, un homme simple de Philadelphie. Son existence est ordinaire. Un peu paumé dans sa vie, il jongle entre un boulot d'homme de main et des combats de boxe occasionnels. L'homme le dira lui même dans la bobine, sa vie est vide. Ainsi personne ne croit vraiment en lui. Il n'est personne, n'est pas spécialement pris au sérieux et n'a même plus d'entraineur ni de casier au vestiaire de son club. Mais Rocky lui s'en fout, il se contente de ce qu'il a et n'emmerde personne. C'est un peu un monsieur tout le monde dira-t-on. Alors pendant une bonne partie du film, on le suivra dans sa vie ordinaire ... jusqu'à ce qu'Apollo Creed le grand champion en titre le choisisse en personne pour l'affronter pour le titre, c'est alors sa chance de changer les choses ...
La force de ce film, c'est évidemment son personnage. Là où dans nombreux films de boxe qui ont suivi Rocky le personnage est présenté comme un crack imbattable et souvent prêt à se laisser absorber par la gloire et tout ce qui tourne autour, Rocky Balboa est présenté comme un homme tout ce qu'il y a de plus terre à terre. Il n'a pas franchement le profil du champion en devenir, n'est ni entouré ni équipé pour s'entrainer. D'ailleurs, sa vie ne tourne même pas véritablement autour de la boxe puisqu'il ne prend pas les choses au sérieux (ce que lui reproche son ancien entraineur, Mickey) et semble plus préoccupé à l'idée de se mettre à la colle avec la soeur de son pote qu'autre chose.
D'ailleurs, on ne voit finalement que deux combats dans ce film, à l'ouverture de celui-ci contre -à en croire tout le monde- un boxeur d'opérette et bien entendu le face à face avec Creed. Autant dire que c'est bien peu pour un film de deux heures. Mais c'est voulu, le développement du personnage primant sur le reste. A ce compte là on peut dire que c'est une réussite.On apprend à bien le connaitre, on s'y attache et très vite on se rend compte d'un point essentiel et d'une valeur qu'aucun personnage n'aura autant mis en avant : sa détermination. Que ce soit dans sa vie affective lorsqu'il ne lâche pas le morceau avec Adrian, ou le sérieux de son entrainement et enfin son combat où il ne lâche rien, l'homme n'est pas du genre à renoncer. Et c'est ce qui fait la force de bonhomme. Ce trait de caractère, cette volonté à toute épreuve apportera d'ailleurs des séquences mémorables, notamment lors de son entrainement avec la fameuse montée des marches gravé dans les mémoires et souvent imitée.
Personnage devenu culte, on peut dire que Rocky est Sly et que Sly est Rocky. Après tout c'est avec ce film que Stallone aura véritablement lancé sa carrière et obtenu le succès qu'on lui connait aujourd'hui. D'ailleurs ce n'est pas pour rien s'il a été récompensé de trois Oscar en 1977, dont celui du meilleur film.
De tous les films de boxe, il est celui qui aura toujours ma préférence de part sa simplicité et le touchant de son histoire par moments dramatique, mais belle. Il a beau être de 77, ce qu'il raconte est intemporel. Par ailleurs, ce n'est que le début de la saga et quelle saga puisqu'elle offre l'un des plus beaux développement de personnage du cinéma à travers les huit films qui la compose (Creed & Creed 2 compris). Je ne saurais que la recommander.