Rocky
7.4
Rocky

Film de John G. Avildsen (1976)

Il y a plus de 40 ans, Sylvester Stallone écrivait l'histoire d'un homme de la rue qui devient champion de boxe tout en restant fidèle à ses origines. Il a tenu bon face aux studios à qui il a proposé son scénario (inspiré du boxeur Chuck Wepner qui avait "tenu la distance" face à Cassius Clay qui n'était pas encore Muhammad Ali) ; ceux-ci voulaient Paul Newman ou Al Pacino, mais Stallone a tenu bon et a insisté pour jouer lui-même le rôle de Rocky Balboa, alors qu'il était quasi inconnu. A l'arrivée, le film remporta l'Oscar du meilleur film et assura la célébrité de son interprète.
Ce qui est formidable, c'est que Rocky renoue avec le vieux rêve américain, il n'allait pas dans une orientation déjà vue dans les précédents grands films sur la boxe, sport qui a souvent tenté Hollywood. Marqué par la haine relatait la carrière fulgurante de Rocky Graziano, de même que Gentleman Jim relatait celle de JamesCorbett, Nous avons gagné ce soir et Plus dure sera la chute décrivaient un univers livré à la corruption et aux magouilles. Rocky est au contraire un film optimiste, jouant habilement sur l'opposition entre un challenger modeste, sympathique et fruste, et un champion du ring certes adulé, mais trop riche et trop sûr de lui. Le public ne peut donc que prendre parti pour Rocky et l'encourager car il symbolise le triomphe de l'esprit et du courage. La boxe y est plus que jamais le noble art, un sport sans combines.
En dépit de nombreuses conventions et clichés, le film se révèle très efficace en renouant avec le mythe du gosse de la rue luttant pour échapper à un destin médiocre et rêvant à une victoire qui semble impossible. Le film est donc plus intéressant sociologiquement que cinématographiquement, l'image n'est pas toujours très belle, et techniquement, les combats ne sont pas absolument réglés au cordeau comme ils le seront dans les opus suivants, d'autant plus que Stallone ne sait pas boxer, d'après ce que m'avait dit un connaisseur ; je ne suis pas absolument convaincu de cet argument, je trouve que l'illusion se prête bien, et certaines idées sont innovantes, comme ces séquences où Balboa s'entraîne en cognant sur des quartiers de viande. Je suis donc tenté de préférer d'autres opus de la saga Rocky même s'ils ont des notes inférieures, mais aussi un côté plus percutant. Mais il y a un autre atout intéressant, c'est le casting qui outre Stallone, permet à Talia Shire d'incarner une Adrian timorée et timide, à Carl Weathers d'incarner Apollo Creed, un champion rageur, provocateur et imbu de lui-même, calqué sur le personnage d'Ali, et surtout à Burgess Meredith de trouver un de ses meilleurs rôles dans celui de Mickey, le vieil entraîneur chevronné ; sans oublier Burt Young dans le rôle de Paulie, pénible mais bien interprété.
Ce premier film plante donc les jalons d'une saga populaire qui s'étend sur une quarantaine d'années, en faisant naître une icône comme Rocky Balboa qui est devenu l'un des héros les plus attachants de la culture populaire, et Stallone est en même temps devenu une star aimée du public.

Créée

le 9 sept. 2017

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Ugly

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