Rocky Balboa par Joro Andrianasolo
On rectifie le tir. Ce qu'aurait dû être Rocky V à mon sens. Notre vieil étalon italien, maintenant veuf, rongé par l'arthrite et véritablement retraité, gère un restaurant, le Adrian's (hommage plus qu'évident à sa femme). Le fiston Robert, dont on se foutait un peu auparavant prend une autre dimension, condamné à vivre dans l'ombre de son glorieux paternel, célébrité notoire de Philadelphie, même bien longtemps après qu'il n'ait raccroché les gants.
Film hommage, nostalgique et assumé, avec un Rocky aussi vieux que Stallone lui-même. On le sent de partout, Balboa est aussi resté ce brave type qui n'est vraiment doué que sur un ring, mais fait ce qu'il peut pour aider et rendre service à ceux qui l'entourent. Il est surtout affaibli par les ravages du temps, sans son Adrian pour lui permettre de tenir ... ne reste de ses proches qu'un Paulie toujours aussi désagréable, et un fils qui n'a pas le temps de le voir.
Un Rocky n'en serait pourtant pas un sans boxeur de taille pour affronter l'étalon. Ce coup-ci c'est donc Mason Dixon (ici incarné par le boxeur bien réel Antonio Tarver), champion du monde, qui sera son opposant cette fois. Les médias reprochent au jeune homme de n'avoir affronté que des seconds couteau pour gagner son titre, allant jusqu'à l'humilier dans une simulation virtuelle où, sur la base des estimations de journalistes sportifs, les pronostics annoncent qu'il se ferait massacrer par Balboa. Un match exhibition est donc organisé, pour remettre les pendules à l'heure, selon Dixon, et pour Rocky, dans le but de "revivre".
Mason Dixon a d'intéressant par rapport à tous ses prédécesseurs face à Rocky, qu'il n'a pas une grande gueule gratuite, au contraire, il fait preuve d'une relative humilité, et sait tenir Balboa en respect sans lui lécher le cul.
J'imagine qu'on aurait difficilement pu mieux conclure les aventures de l'étalon italien. Un film où l'on célèbre son personnage (et son créateur ?), en le faisant remonter là où il est à son meilleur: le ring. Le combat en soi n'impressionne pas, mais il faut avouer qu'à ce niveau là, on aura vu de tout durant les presque 20 ans d'existence de la saga. Son final, avec son héros acclamé par la foule ... la plus belle sortie de scène que Stallone pouvait offrir à Rocky ...