Rocky II - La Revanche par Joro Andrianasolo
Brusquement placé sous le feu des projecteurs (ironiquement, par celui qui pensait le ridiculiser) et sorti plus que dignement d’un affrontement difficile, notre boxeur gaucher se retrouve donc sollicité de toutes parts, par des publicitaires majoritairement. Il accepte, quitte à se ridiculiser un peu, autant profiter de sa gloire tant qu'elle est encore monnayable. Et avec l'argent que lui a rapporté son combat contre Apollo Creed, il tente de construire un peu sa vie, fonder une famille avec sa douce Adrian.
Mais Apollo ne digère pas qu'une large majorité du public l'accuse d'avoir "volé" la victoire dans son combat contre Rocky et veut absolument une revanche, quitte à passer par de sales méthodes comme pourrir Rocky à travers des publicités le présentant comme un bouffon. Quant à l’étalon, son œil droit gravement endommagé ne lui facilite pas la reprise sur le ring, reprise qu’il hésite à entreprendre dans un premier temps, face à l’insistance de sa femme.
Toujours touchant, car Rocky II rappelle encore une fois comme dans le premier les déboires d'un type qui ne sait faire qu'une chose: boxer. Et en dépit de toutes ses tentatives pour s'en sortir à travers d'autres activités, raccrocher les gants lui est impossible car il n'y a que dedans qu'il soit doué. Il y a quelques vrais passages humoristiques (ce qui manquait clairement au premier épisode, de mon point de vue): la course au poulet et l'entraînement imposé par Mickey dans son ensemble, la conférence de presse annonçant le nouveau match où Rocky énonce un à un ce qu'il va acheter avec l'argent qu'il gagnera contrastant totalement avec le discours enragé de Creed, et qui en plus dérouille tous ses sparring-partner à la chaîne ... Après, comme le premier film, celui-ci souffre de longueurs (la période de coma après l'accouchement) qui vous font un peu décrocher de l'histoire. Mais ce ne sont que de petits désagréments.
La bande son est encore plus épique que celle du premier, merci encore une fois Bill Conti. Elle atteint des pics d'intensité fabuleux lors de la scène où Rocky gravit les marches avec des centaines de gamins, là même d’où il ne faisait que rêver de reconnaissance, dans le premier film. Rocky a gagné des fans dans sa ville, et avec lui, on savoure cette petite « célébrité de quartier » qu’il a durement gagnée au cours de son sanglant premier combat.
C'est objectivement, je pense, le meilleur épisode de la série (l'épisode final "Balboa" mis à part), le plus équilibré en tous points.