Après le triomphe du premier Rocky, une suite était à prévoir, confirmant le mythe du petit loubard de quartier sauvé par la boxe, en le consacrant champion du monde ; et de toute façon, Stallone avait pensé dès le départ à une trilogie. Une nouvelle fois, l'histoire du triomphe de la volonté et de la fougue sauvage nous est racontée, c'est une success story assez classique qui s'enclenche sur la fin du précédent film et qui est du même niveau qualitatif, c'est pourquoi j'ai appliqué la même note de 9/10. Sauf qu'ici, Sly est aussi derrière la caméra, prenant en main personnellement le destin de son héros.
Il révèle avec beaucoup de maîtrise un vrai talent de réalisateur, ne serait-ce que dans les séquences de boxe qui sont beaucoup plus élaborées que dans le premier Rocky. Son premier film, la Taverne de l'enfer tourné juste avant, a permis à Sly de ne rien laisser au hasard, s'imposant 6 mois de répétitions préparatoires, et un tournage de 10 jours pleins pour le combat final, avec des angles et des plans plus travaillés. Il reprend donc les mêmes acteurs et entame une évolution des personnages, tout en construisant une mythologie dans la plus pure tradition américaine, sur laquelle Bill Conti compose très probablement la meilleure BO de la franchise Rocky, où l'on trouve outre l'intro des grosses trompettes, des morceaux légendaires comme "Conquest", "Two kinds of love", et surtout "Redemption" et le célèbre "Gonna fly now" qui rythme la scène de footing dans les rues de Philadelphie, et qui est devenu l'emblème de toutes les salles de gym. En tout cas, cette BO est ma préférée de toute la saga.
Si l'on excepte une partie un peu mélo qui tergiverse un peu trop, dès que Adrian donne le feu vert, Sly réveille la bête de combat qui est en lui et fait couler sueur et sang sur un ring rageur où les 2 corps de Rocky Balboa et d'Apollo Creed se percutent en un ballet sauvage, rythmé par la haine et les cris d'un public comme revenu aux jeux du cirque. Avec ce film, le mythe Stallone et le mythe Rocky s'installent définitivement dans le panthéon hollywoodien.

Ugly

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