L'épisode avec lequel j'ai découvert la série et qui a bercé mon enfance. Egalement l'un de ceux que je préfère. Il aurait même été le meilleur pour moi ... du moins jusqu'à ce que je réalise son caractère de film propagandiste ...

Le brave américain qui s'entraine à l'ancienne, face au vil ennemi soviétique qui a recours à la technologie de pointe, pète plus haut que son cul et va jusqu'à tuer son adversaire ...

Difficile de faire plus manichéen. Et les maigres tentatives de crédibiliser le propos (la conférence de presse annonçant le combat Balboa VS Drago où ça vire aux discours pro/anti américain) semblent juste avoir été mises en place pour que tout ne sonne pas trop partisan.

Dolph Lundgren livre une prestation fantomatique, inexpressive, alors qu'il est plus que capable de nuances (sauf vers la fin du film où son personnage prête à sourire, dommage). Dommage aussi pour Apollo Creed, ici réduit au personnage du black grande gueule de service qu'on sacrifie pour donner un peu de sens à l'histoire. Sa performance devenant véritablement ridicule au moment du combat, introduit par une pitoyable prestation de James Brown qui -avec tout le respect que je lui dois- n'a vraiment rien à faire là. Parlant de ridicule, le "Dragooooo" hurlé au sommet de la montagne enneigée, c'est un peu too much. La reconquête soudaine du public russe, suivi du speech moralisateur après le combat final c'est vraiment le truc de trop, à croire que Stallone n'avait trouvé aucune autre forme de subtilité pour faire passer son message.

Tout ceci pour la énième fois saupoudré d'un discours: "je suis un boxeur, je sais faire que ça" vraiment lassant (on nous ressasse quand même ça depuis le premier).

La BO, qui exceptionnellement, ne fait pas appel à Bill Conti, est pourtant d'excellente facture, à la différence du précédent épisode dont cet aspect là est plutôt oubliable. Essentiellement constitué de chansons aux allures Hard Rock FM, au lieu des seules pistes orchestrales habituelles, toutes ont gardé l'état d'esprit épique qui rend la série si prenante (pour les instrumentaux, je retiens tout de même "Training Montage" que j'écoute encore régulièrement pendant mes exercices physiques, ou le superbe "War").

Donc, qu'est-ce qui sauve Rocky IV ? Pour un spectateur d'aujourd'hui, ça doit être assez gerbant à regarder. Ma fibre nostalgique m'empêche de vouloir le défoncer comme il le mériterait, et tout de même la BO et les combats malgré quelques facéties comme Balboa qui soulève Drago à deux mains sont assez bien foutus ... et puis y a Brigitte Nielsen (elle est belle quoi). Les affrontements de Rocky IV n'auront sans doute plus jamais la violence et l'intensité des deux premiers films, mais vont droit à l'essentiel. Et puis bon je relativise, on est dans les années 80, Rocky IV s'inscrit bien dans la lignée de ces films badass qu'on peut ... non qu'on devrait regarder le cerveau éteint.

Objectivement un film assez décevant, du point de vue d'un fanboy: à regarder des étoiles (américaines) plein les yeux. Comme on disait dans Bloodsport: "OK USA"

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le 21 avr. 2014

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