Assassine Creed
T'as pas mal ! - J'ai pas mal ! Si vous voulez considérer la toute puissance de Balboa, dites-vous que Rocky c’est ce boxeur qui part dans l’est enneigé en pleine guerre froide pour...
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le 8 août 2016
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Après de nombreuses années à m'en être tenu éloigné, notamment de par leur réputation, j'ai décidé récemment de m'attaquer enfin aux suites de Rocky, avec en tête ce fameux opus dont j'avais tant entendu parler : Rocky 4, les américains contre les russes, le bien contre le mal, le cinéma reaganien à son apogée. Bref je m'attendais à voir un bon gros nanard qui glorifierait l'Oncle Sam et ridiculiserait les méchants communistes.
Et si un certain nombre des clichés attendus sont bien présents (c'est parfois un euphémisme tant certains traits sont grossis), je trouve le tableau plus nuancé que ça sur pas mal de points.
Evacuons déjà les clichés : les russes sont représentés comme froids (Drago), truqueurs (dopage), mécaniques (entrainement scientifique de Drago vs "à l'ancienne" pour Rocky), sans pitié -
Drago qui tue littéralement Apollo à coups de poings lors d'une simple exhibition
-, le tout appuyé par une imagerie qui semble sortie de l'imaginaire d'un enfant de 7 ans biberonné au maccarthysme dans les années 50 (les militaires partout, le KGB, la neige, les politiques,...). Si on ajoute les nombreux drapeaux américains et l'apothéose avec
la victoire de Rocky à Moscou devant tous les responsables du parti
, cela alimente l'idée que Stallone est juste venu nous balancer des gros "America fuck yeah !!!" dans la gueule sans autre objectif.
Maintenant, venons en aux points qui m'amènent à voir dans ce film des éléments plus intéressants que la vision commune voulant que Stallone ait fait ce film à la gloire des USA.
Le premier, et pas des moindres, est que pour moi AUCUN des 3 combattants du film (Drago, Rocky et Creed pour ceux qui n'ont pas suivi) ne se bat pour son pays, mais bel et bien pour de toutes autres raisons.
Creed tout d'abord, est un personnage que je considère comme proche d'une forme de dépression post carrière. Après sa fin de carrière compliquée (Rocky 2), on sent que c'est un personnage qui se cherche des motivations, qui a perdu la flamme et qui est rongé par l'idée de ne plus avoir d'objectif et d'être loin des projecteurs. Apollo est un showman qui aime l'excitation des avant combat (cf les 2 premiers Rocky) et il cherche à tout prix un moyen de retrouver ça. On le voit ici non seulement dans sa volonté de combattre Drago (qu'il masque selon moi derrière un pseudo nationalisme), et surtout dans son comportement avec son arrogance en conférence de presse puis son show dansant avec le combat. Il n'y a pas une seule image de la préparation de son combat (on a même l'impression qu'il débarque en touriste) car ce n'est pas son objectif ici mais bel et bien de retrouver le feu des projecteurs pour ressentir à nouveau cette sensation d'être au centre de l'attention.
Le fait qu'il demande à Rocky de ne pas intervenir lors du combat "no matter what" confirme cette image d'un Creed presque suicidaire et qui préfère cette mort qu'une suite de vie fade et sans but.
Rocky, lui, semble totalement se désintéresser du côté politique autour de l'arrivée de Drago puisque c'est Creed qui va tenter de mettre cet argument en avant pour le convaincre qu'il doit combattre. Il va par la suite accepter d'aller combattre en Russie mais plus motivé par
la mort de son ami
qu'un quelconque engagement politique. Même son discours à la fin, assez naïf à l'image du personnage, est plus rassembleur que pro USA (je vous aimais pas, vous m'aimiez pas, mais bon on a appris à se connaitre un peu et on a pas vraiment besoin de se détester).
Drago de son côté semble n'avoir aucune idéologie ou émotion, en étant globalement représenté par une machine construite par le parti à des fins politiques. Mais au cours du combat final, il finit par montrer une facette différente, justifiant sa volonté de gagner non pas pour son pays mais bel et bien pour lui-même.
A coté de ces motivations, on pourrait ajouter que si la Russie et les russes sont représentés de façon particulièrement cliché sur la fin, cela ne fait que faire écho à toute l'image du premier combat avec un show grandiloquent autour de James Brown, avec des drapeaux américains à n'en plus finir et où le sport semble preque au second plan derrière le spectacle.
On pourrait également ajouter que le comportement américain est assez déplorable puisque les russes sont moqués et méprisés par Apollo dans l'hilarité générale de la salle alors que le discours russe est plus humble et respectueux de l'adversaire.
A la fin, le public russe scande le nom de Rocky pendant le combat, preuve que les russes savent reconnaitre la bravoure d'un adversaire même lorsque cela va à l'encontre de l'idéologie qu'on leur a apprise.
On peut également noter que Rocky vient "seul" en Russie (avec quelques proches), sans aucune délégation pour l'accompagner, signe qu'il combat avant tout pour lui-même.
Bref, sans être un grand film et avec un certain nombre de facilité de réalisations (les training montages avec les images de précédents films sur une musique punchy), ce film n'est pour moi pas forcément le nanard brainwashé à la gloire des américains que l'on entend souvent. Si vous voulez voir du gros nationalisme bien dégoulinant, regardez la majorité des films de la série Ip Man, vous serez bien plus servi.
Créée
le 13 mai 2021
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