Avec ce quatrième volet, Sly assume un peu plus le côté divertissement de son personnage, comprenant qu'après ses deux premiers volets, il n'a plus grand chose à dire. Le troisième film était donc un peu maladroit : plus d'action, beaucoup de blabla, des thèmes peu intéressants. Ici, le film est quasi une coquille vide. Quasi car il reste ce rapport reaganien à l'ennemi rouge, ce discour sous entendu sur la guerre froide. Ce n'est pas grave, il n'en fallait pas plus.

Sly poursuit sa structure à la lettre, voire ses codes narratifs qui deviennent parfois agaçants (toujours plus d'arrêts sur image sur des moments forts) ; pour le reste, l'histoire se suit bien même si toute cela ne paraît que très peu crédible. C'est justement cette surenchère de l'absurde d'un corps absolu défiant le temps et la douleur que Stallone parvient à trouver l'équilibre d'une aventure épique. Avec deux hommes, l'auteur parvient à créer un film de guerre. Le film n'est pas non plus dénué d'humour, souvent malgré lui ; il faut dire que les dialogues ne sont pas ce qu'il y a de plus fins et que la représentation du russe moderne rappelle la façon dont, dans les années 60, on imaginait le futur.

Stallone délivre un travail de mise en scène honorable, mais rien ne vient jamais percuter le spectateur. Fini la poésie de certaines séquences, Sly s'en tient à son histoire. Je ne sais pas pourquoi il cherche systématiquement à commencer ses films avec la fin du précédent, ni pourquoi il reprend là où l'histoire s'était arrêtée, en tous cas, cela créé une drôle d'impression : Paulie qui, en l'espace d'une journée attrape des cheveux blancs, Rocky qui revient de son combat contre Apollo avec des cheveux plus courts et moins volumineux. Adrian sert encore moins à quelque chose, et en fait encore moins au niveau de la prestation. Mais la palme du pire acteur revient à celui qui incarne le fils de Rocky : un gosse qui semble à peine dirigé, en roue libre, cabontinant à outrance. Enfin, Sly décide d'abandonner le thème principal du film. Il ouvre le film malgré tout avec "Eye of the Tiger" mais propose d'autres morceaux tout au long du film (des morceaux moins efficaces, moins mémorables).

Bref, un quatrième volet plus destiné à divertir par le spectaculaire que par un ancrage sociale réaliste, mais qui reste un bon divertissement.
Fatpooper
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le 26 juil. 2014

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