Ah "Rocky 5", l'épisode mal aimé de la saga ! Et je dois dire que moi aussi, plus jeune, je ne l'aimais pas beaucoup. Je le trouvais bien mou, et puis il manquait les fameuses séquences d'entrainements ainsi que le grand combat final. A la revoyure le film passe mieux. Après deux épisodes plus orienté action ("Rocky 3" et surtout "Rocky 4"), Stallone décide de revenir à la source et rappelle le réalisateur du 1er film, John G. Avildsen. Le film se rapproche donc beaucoup plus des épisodes 1 & 2. Ce sont de nouveau les personnages qui sont mis en avant. Adrian retrouve sa place qui était la sienne aux débuts (il faut reconnaitre qu'elle ne servait pas à grand chose dans le volet précédent) et la relation entre Rocky et son fils (joué par le propre fils de Stallone, Sage, qui s'en sort d'ailleurs plutôt bien dans son rôle) est touchante.
Dans toute la saga il y a ce parallèle entre le personnage de Rocky Balboa et l'acteur Sylvester Stallone. Ce retour aux sources en est un également pour la star, qui a commencé par jouer dans des drames avant de devenir une "action star" au milieu des 80's. Ensuite il a connu ses premiers déboires au box-office américain ("Cobra", "Haute Sécurité" ou encore "Rambo 3" ne fonctionnent pas aussi bien que prévu) et, tout comme Rocky, il revient à ses premiers amours, le film dramatique, où les personnages sont plus importants que les effets visuels ou l'action (après "Rocky 5" il continue à bouder le film d'action puisqu'il tourne dans deux comédies, "L'embrouille est dans le sac" et "Arrête ou ma mère va tirer" qui seront des flops au box-office... Sly devra attendre 1993 pour enfin renouer avec le succès grâce à "Cliffhanger", son plus gros hit dans les 90's).
Pour autant tout n'est pas réussi dans ce 5è opus. Tommy Gunn (dont l'interprète est véritablement boxeur dans la vraie vie, il deviendra d'ailleurs champion du monde en 1993) n'a aucun charisme, la musique qui tire parfois sur la rap est nettement moins marquante que par le passé et il manque une véritable séquence spectaculaire pour le hisser au niveau des autres films. L'ensemble est en fait trop modeste.
Néanmoins Rocky 5 reste plaisant à visionner et ne mérite pas sa réputation désastreuse (Sly lui-même n'apprécie pas le film). Dans la toute dernière séquence on retrouve bien l'essence du personnage, avec Rocky et son fils au dessus des marches, en chemin vers le Musée d'Art Moderne :
Rocky Balboa Jr. : "Well you're never too old to learn something' new. You're gonna love Picasso."
Rocky Balboa : "Oh, yeah, well, I love almost everybody."
(suivi d'un générique se déroulant sur une chanson bien sirupeuse et inécoutable de Elton John... quand je disais que les musiques n'étaient clairement pas le point fort du film ^^)