Street Rocky (ça me marquera toujours).
En visionnant « Rocky III » et « Rocky IV », on aurait pu croire que ce cinquième volet continuerai dans cette voix. Hé ben, c’est tout le contraire.
Effectivement cet opus, qui devait finir la saga, renoue en partie avec les deux premiers et mythiques films.
Ne nous excitons pas plus que ça, « Rocky V » se rapproche plus du nanar que d’autres choses. Pourtant, le pitch est plutôt bon et ne demande qu’à être mis en application : Rocky, ruiné, retourne dans sa ville natale pour entraîner un futur gosse, qui apprend coup pour coup sa méthode de travail qui l’a envoyé dans les sphères de la boxe.
Et c’est là qu’arrive le premier bémol : Rocky est en ruine, certes, mais quand on apprend la raison… on n’en croit pas ses oreilles. La dire serait gâché ce plaisir. Voilà une bien mauvaise introduction, n’est-ce pas ?
« Rocky V » essaye de revenir aux principes des valeurs humaines qui faisaient le charme des débuts. Mis de côté dans les deux derniers volets, Rocky Balboa parait un brin plus intéressant. Sa relation avec son fils est parfaitement développée, le petit Stallone joue plutôt bien.
Malheureusement, ce dernier tombe bien vite dans le cliché du garçon abandonné par son père qui redouble d’efforts pour exister (l’entraînement, les plans de caméra qui montrent son regard de chien battu etc.). Même chose pour Adrian, qui est énervante comme pas deux avec ses « oh mon amour, oh mon amour » à répétition.
Pour la première fois, l’amour entre Rocky et Adrian tombe dans le cul-cul, c’est bien triste quand on pense que durant quatre films, cette impression n’apparaissait jamais. Stallone veut faire de son mieux… en vain. Bien sûr la chose la plus attendue du film reste de savoir qui est le nouveau poulain de Balboa.
C’est Tommy Gun, un sacré bestiau qui bénéficie d’énormes muscles et d’un punch incroyable (du même niveau que Clubber Lang pour donner un ordre de grandeur). Le film réussi bien de son côté : on l’apprécie au début, puis on se met à le détester à la fin. « Rocky V » est une sorte de critique du business qui tourne autour du sport, pas con comme sujet ! Néanmoins cette critique est tournée en bourrique par des acteurs peu crédibles (le patron noir est terriblement ennuyeux).
Tout le monde attend le fameux combat final, et là, c’est la grande surprise : on assiste à un combat de rue ! Plus des gants de boxe, ça se finira aux mains nues… à la Jean-Claude Van Damme ouais ! Le combat est superbe, rien à dire dessus : les coups portés sont violents et on se met à encourager Rocky à haute voix.
Mais, le côté nanar est bien trop présent, l’impression d’assister à une pauvre série B sans inspiration est très forte. Ce n’est pas un film de Steven Seagal, merde ! Heureusement que Stallone sauve le tout.
Le bilan de « Rocky V » est mitigé : d’un côté, il y a de bonnes idées, qui sont bien développées (la relation père/fils, Rocky entraîneur) et d’autres, mauvaises, qui cassent complètement le film (Tommy Gunn, la seconde partie du film, les acteurs). Pourtant, tout était en main pour donner un vrai spectacle où le drame et l’action se croiserait. C’est alors très difficile d’entrer à fond dans le film, malgré l’habituelle bonne prestation de Sylvester Stallone. Vraiment très loin des autres films, il reste tout de même potable.