Rodin est l’un des premiers sculpteurs à aussi bien décrire la femme dans ses formes les plus charnelles. Pourtant il préférait leur couper la tête pensant qu’un corps bien fait était plus fort que tout. Cet homme si bien entouré était pourtant très solitaire, n’avait d’yeux que pour son plâtre, sa céramique et sa muse Camille Claudel. Sélectionné en compétition officielle au Festival de Cannes 2017, Rodin laisse sur la réserve. Loin d’être inintéressant, Jacques Doillon a choisi de raconter l’un des moments de vie de l’artiste dans un rythme excessivement lent. Sans musique et entre des fondus très lents, le film n’est porté que par la voix très grave de Vincent Lindon et celle-ci épuise quelque peu. De plus, si la diction est très jolie, celle-ci est souvent inaudible du fait que chacun parle sans articuler. Reste alors les sculptures. Ces dernières sont magnifiques, mais ne sont pas mises en abymes pour l’écran. Nous nous retrouvons alors dans une simple histoire d’amour entre Auguste Rodin et Camille Claudel, alors qu’il partage sa vie depuis toujours avec Rose. Celui qui admirait Michel-Ange, qui était en perpétuelle recherche de réalisme plutôt que de perfection ou de beauté, se résume ici à être un tombeur de dames. Sûrement loin de déplaire à l’acteur, nombre de femmes se retrouveront nues devant l’artiste dont les mains devaient ressentir tout ce que ses yeux voyaient pour créer.