Les images de la bande annonce de ce spin-off laissaient présager du meilleur mais, avec la relative déception de l'épisode VII dont les errements sont légions, on pouvait craindre le pire pour Rogue One.
He bien force est de constater qu'il faut conserver l'espoir, ce dernier film en date se révélant une véritable réussite à de nombreux points de vue.
Les acteurs tout d'abord : mis à part Forest Whitaker qui se fait plaisir sans apporter grand chose, tous les autres sont crédibles, voire même excellents. Si Mads Mikkelsen est aussi bon que d'ordinaire, je salue la prestation de Felicity Jones, captivante de bout en bout en égérie de la rébellion. Diego Luna, en capitaine rebelle, tient parfaitement son rôle ambigu tandis que Ben Mendelsohn, en ponte impérial, fait montre de l'autoritarisme que l'on attend de lui. Même l’apparition de Tarkin fait sensation, tant le personnage est impressionnant de froideur. Les tenants de la force (ou ce qu'il en reste) s'avèrent un duo tout à fait efficace tandis que le robot de service tient un rôle mi sérieux mi humoristique très équilibré.
L'image globale du film est parfaitement respectueuse de ce que l'on pouvait connaître des épisodes IV, V & VI et c'est avec jubilation que l'on contemple tous ces stormtroopers, bipodes impériaux et autres croiseurs interstellaires, quand ce n'est pas l'étoile de la mort qui crève l'écran.
Du côté visuel, c'est donc une réussite totale tandis que la musique, lacune de l'épisode VII, se révèle ici conforme aux premiers épisodes tout en trouvant ses caractéristiques propres.
Reste le scénario, élément essentiel de tout film : force est de constater qu'il tient la route (spatiale) en démarrant doucement, installant les protagonistes, les lieux, les enjeux. Peu à peu, la pression monte, mettant au défi la rébellion de choisir d'oser l'affrontement. Plus l'histoire avance et plus le plaisir croît, le spectateur retrouvant des figures emblématiques telles que Mon Monthma, Bail Organa et même Dark Vador. Autant dire que la première apparition de celui-ci en impose, parfaitement orchestrée par le réalisateur. Elle est sombre et inquiétante, comme la majeure partie du film d'ailleurs. Si certaines scènes d'action sont visuellement bluffantes, comme le premier essai de l'arme ultime de l'Empire, la scène finale avec le combat spatial et l'intervention de Vador sont tout simplement parfaites, tant le lien avec l'épisode IV se fait naturellement. L'épilogue est loin d'être joyeux, mais il demeure plein d'espoir en l'avenir.
Avec ce Rogue One, la saga Star Wars décolle à nouveau, mettant clairement le cap sur les étoiles.