Trés attendu, Rogue One avait suscité les polémiques les plus grandes surtout sur le fait que Disney aurait fait retourné des scènes du film, insatisfait du résultat final. Sorti de ces bruits retentissants pour pas grand chose, Gareth Edwards a livré un spin-off intéressant se greffant aux enjeux décisifs de la trilogie de Lucas (épisodes 4 à 6). Il a été entouré de scénaristes qui ont su doser l'action, l'humour et l'émotion de ce film et fait donc passer un bon moment aux spectateurs. L'autre attrait du film, c'est de laisser les Jedi et le Sénat Intergalactique de côté pour se concentrer sur de nouvelles individualités et de nouvelles luttes menés par la jeune Jyn Erso (incarnée par charismatique Felicity Jones), fille d'un architecte de l'Empire. La mythologie se réinvente et permet de développer un story-telling parallèle où la femme courage demeure l'atout de la nouvelle tonalité Star Wars. Beaucoup de clins d'oeil de révérence envers Lucas avec ce capitaine Andor ( au nom éloquent de la planète où les Rebelles terrassent Vador et l'Empire) et des personnages succulents comme le droïde impérial reprogrammé (aussi bavard que C6PO) et Chirrut Imwe,guerrier aveugle à la foi inébranlable dans la Force. Les personnages de méchants ne sont pas en reste avec l'ambitieux homme de bataille (Krannic)qui se fait étouffer par intimidation par Vador,au passage. Le spectateur constate également que la technologie fait bien des miracles en faisant revenir des personnages avec leurs mises de l'époque (Léia et Tarkin notamment). Pour un premier dérivé, Disney a frappé fort et pris le bon pli avant celui qui sera consacré à Han Solo. Le film est aussi porté par une belle brochette d'acteurs comme Mads Mikkelsen, Forrest Whitaker mais aussi par des acteurs latinos et asiatiques moins connus qui tirent leurs épingles du jeu. J'ai beaucoup apprécié la scène finale de Rogue One sur Scarif trés rythmée et qui rappelle au bon souvenir des duels entre l'Alliance rebelle et l'Empire entre espace et terre ferme. Le fait qu'il n'y est pas de happy end donne également à Rogue One, une ligne pour se démarquer autant que l'épisode 2 et l'Empire contre attaque en leur temps où rien n'était réglé définitivement. En se présentant comme rouage significatif vers l'épisode 4, le film "éclaireur" joue alors son rôle et démontre son utilité dramatique idéalement. Pour la jeune génération Rogue One donnera envie de découvrir les films originels de Star Wars qu'ils étaient trop jeunes pour avoir vus. Un système de passerelles bien pensé et qui peut mener la franchise très loin dans le temps.