Lancement de trois spin off regroupés sous le sigle « A Star Wars Story », pour la franchise Star Wars. Le but de ces films solo est le même que celui de la prélogie : combler les trous entre certains films et ainsi répondre à des questions laissées en suspens. Exit J.J Abrams, c’est au tour de Gareth Edwards qui, après nous avoir proposé une nouvelle version de Godzilla, joue lui aussi les réalisateurs. Comment l’alliance rebelle est parvenue à récupérer les plans de l’étoile noire ? Cramponnez-vous, passage en vitesse lumière, on repart dans le passé et on répond à cette question.
Quand Star Wars se lançait dans le spin off de qualité
Quoi? Déjà une suite du Réveil de la force?! Erreur puisque Disney a décidé de se lancer dans des spin off de la franchise. Le film sorti ce Mercredi s'intitule Rogue One et se situe chronologiquement entre la fin de La revanche des Siths et peut de temps avant La guerre des étoiles. Pas une suite, pas le début d’une nouvelle trilogie mais bien un épisode entre deux films.
Certains se plaignaient du dernier Star Wars et de son coté trop copier coller de La guerre des étoiles. Disney et LucasFilms n’ont pas dit leur dernier mot et comptent bien changer la donne. On laisse tomber le coté aventure pour voir la franchise opter pour un radical changement de genre, un changement de ton : le film de guerre spatiale. Bien que le fait de décider de changer de ton soit une idée brillante, quelques points négatifs feront que ce spin off, sans pour autant être une déception, n’aura pas la même impact émotionnelle que pour les autres épisodes. Les personnages principaux manquent de profondeur ce qui a pour conséquence de nous rendre indifférent à leur sort. Hormis le robot K2, Chirrut Imwe et son ami Baze, ça manque de consistance. Peut être faudra-t-il revoir le film pour éprouver un peu plus d’empathie pour eux.
Installation de l’intrigue et ses enjeux, introduction et présentation des protagonistes et antagonistes (présentation rappelant celle des films catastrophe mais en version confuse), comptez un petit quart pour commencer enfin à accrocher à Rogue One. Durant ces séquences, petit temps d’attente, quelques lenteurs qui n’augurent rien de bon et pourtant, elles sont importantes en vue de ce qu’il arrivera par la suite. Alors oui, quelques éléments feront qu’on se posera la question de savoir si on retrouvera tout ce qui faisait le charme d’un Star Wars. Il faut dire que le fait de ne pas avoir le texte déroulant en début de film, ne pas retrouver des personnages que l’on connait, ne pas avoir de duels au sabre laser, ne pas avoir de jedi, ne pas avoir de petits robots mignons qui font des bruits mignons, avoir une fin qui se démarque elle aussi de ce que l’on a pu voir par le passé, ça peut faire peur, même TRES peur. Et pourtant, si l’univers de Star Wars change sur ces points le temps d’un film, ce n’est pas plus mal. On a enfin de l’inédit.
"Tu veux savoir quelles sont les chances qu'elle utilise son blaster
contre toi ? Elles sont élevées. Très élevées."
Faites attention de ne pas être étouffé par vos ambitions
Rogue One diffère totalement de tous les Star Wars sortis. Il est plus réaliste, plus tragique, plus sombre, à l’image de ce que l’on retrouvait dans La revanche des Siths ou plus récemment dans Le réveil de la force. Dans Rogue One, la mort au combat est par exemple montrée de manière plus brutale ce qui fait que les enfants de moins de 10 ans risquent de ne pas apprécier. Quant à l’histoire, elle est plus complexe, incluant beaucoup de dialogues en début de film qui pourrait en rebuter quelques uns. Pour jeunes adultes donc.
Autre point positif, Gareth Edwards prend le temps de nous présenter de nouvelles planètes. Contrairement aux paysages et planètes du Réveil de la force, Rogue One fait dans l’originalité, loin du coté trop « familier » du Réveil de la force qui faisait, objectivement parlant, beaucoup de recyclage (les vaisseaux par exemple, sauf le célèbre cône glacé que pilotait Rey). Ici, de nouvelles destinations vous sont proposées (tiens comme la future attraction Star Tour : l’aventure continue, à Eurodisney):
• Lah’mu, planète où résidait Jyn et sa famille.
• Jedha, planète désertique dont l’architecture fait penser au Moyen Orient avec ces ruelles, ses marchands, ses déserts de sable. De plus, cette planète sert de lieu de pèlerinage pour ceux qui croit en la force. Les jedis ont peut être disparu de la galaxie, beaucoup de gens croient encore en la force. C’est une planète occupée par l’Empire mais la résistance est là pour montrer à toutes ces troupes de soldats lourdement armés qu’ils ne se plieront jamais. C’est sur cette planète que vivent le moine Charrut Imwe et Baze Malbus.
• Eadu, planète rocheuse et sombre où il pleut tout le temps. Cette planète c’est par ailleurs inspirée de la planète LV-426 dans le film Alien, le huitième passager.
• Scarif, planète ressemblant à un paradis tropical. Sans AT-AC , ces navettes impériales, ses destroyers et ses Stormtroopers, cette planète serait une destination de rêve pour y passer ces vacances.
• Yavin IV, planète avec ses jungles et forets tropicales. Lune où se situe la base secrète des rebelles.
• Une célèbre planète volcanique où se déroula un évènement tragique, fait un retour remarquable.
Rogue One : ses nouvelles planètes et son bestiaire de folie
En plus de la découverte de nouvelles planètes, Rogue One n’est pas non plus avare en ce qui concerne le fan service. Ce serait presque trop beau pour être vrai. Vu que Rogue One précède La guerre des étoiles, on a des caméos de folie avec des futurs personnages secondaires qu’on avait adoré (comme le célèbre futur manchot qui cherchera des poux à Luke Skywalker dans la Cantina). Le film n’est pas non plus avare avec un bestiaire furtif mais ô combien délirant :
• L’amiral Raddus (surement un cousin de l’amiral Ackbar),
• Bistan, artilleur sur le U Wing, Bistan est une sorte de singe de l’espace au rire un peu sadique il faut l’avouer (je trouve qu’il ressemble à un Wookie mais en moins poilu),
• Le mercenaire Edrio Deux Tubes (parce qu’il a deux tubes pour respirer),
• Pao, sorte de gros lézard avec une grande bouche,
• Moroff, créature ressemblant à un yéti avec une sorte d’appareil respiratoire comme Bane dans Batman.
Et les vaisseaux dans tout ça ? Là aussi, il y a du lourd en plus de voir la réapparition des maquettes pour les vaisseaux de l’empire (ça se voit bien que Gareth Edwards est un gros fan de l’univers Star Wars). De la nouveauté comme du retour de vaisseaux que l’on a déjà vu dans le passé. Voyez plutôt :
• Du Tie Striker,
• DU tank impérial (gare aux dégats),
• Du X Wing (vaisseau armé servant de transporteur de troupes rebelles),
• Du U Wing (vaisseau piloté par le Capitaine Cassian et K2),
• Du Destroyer,
• Du AT-ACT (gros appareil d’assaut qu’on avait pu voir dans L’empire contre attaque),
• Une corvette Hammerhead (je vous laisse la surprise sur ce qu’est ce véhicule), et encore plein d’autres véhicules à découvrir.
Rogue One...Que la force soit avec vous
La guerre étant déclarée, nos protagonistes devront affronter des tonnes de soldats de l’Empire. Les Stormtroopers sont bien évidemment présents, tout comme les Deathstroopers et des petits nouveaux : les Shoretroopers, Stormtroopers qui surveillent les plages (à quand un Alerte à Scarif, pour remplacer Alerte à Malibu ?).
Pendant que le talentueux Donnie Yen, tout en ridiculisant ces pauvres Stormtroopers dans de sublimes scènes d’action jamais vues dans la franchise, nous émeut avec sa fraternité touchante entre lui et Jian Wen, que le robot K2 nous fait décrisper avec des petites répliques humoristiques subtiles pour détendre l’atmosphère, qu’on enchaine les caméos que tout aficionados de Star Wars prend comme un cadeau de noël avant l’heure, Michael Giacchino qui s’occupait déjà de la bande originale du Réveil de la force revient avec une bande son vibrante, aussi héroïque que tragique. Frissons garantis.
Et c’est bien le but de Rogue One, provoquer des frissons à tous les nostalgiques qui attendaient encore cet épisode avec impatience. Oui le début est long mais la suite, les quarante dernières minutes sont véritablement scotchantes avec des batailles fabuleuses et du drame à verser une petite larme. Du pur Star Wars, du pur film de science fiction.
Au final, Star Wars Rogue One n’est certes pas le meilleur des Star Wars, mais son lot de surprises (que je vous laisse découvrir tellement c’est grandiose), aucune utilisation de fonds vert (tout a été construit), la performance/le charisme incroyable de Donnie Yen, les effets spéciaux bluffant, les musiques inédites/éblouissantes/touchantes, le respect de l’esprit d’origine, la richesse des décors et costumes, cette modernisation de la franchise, ainsi que son bestiaire aussi drôle que fun, suffisent à faire de ce spin off une sacré réussite. On se retrouve l’année prochaine pour la suite du Réveil de la force.