Voilà exactement ce que j'attendais du rachat de Star Wars par Disney.
Une exploration plus en profondeur de différents événements, un autre regard sur l'univers implanté par la première trilogie.
Dans l'entièreté d'une galaxie aux planètes et aux peuples innombrables, il est malheureux de revoir toujours les mêmes familles d'une trilogie à l'autre, autour duquel tout le destin de l'univers semble tourner. Il est grand temps de voir d'autres horizons, et de laisser une chance à d'autres étoiles de briller.
Dans "Rogue One", on donne leur heure de gloire aux personnes de l'ombre, ceux qui travaillent à la victoire et participent à la lutte, non pas parce que c'est leur destin, mais parce qu'ils croient en quelque chose, un idéal. Ils se battent, chacun à leur façon, simplement parce qu'ils ont l'espoir en un monde meilleur.
Bien que les six membres d'équipages principaux soient tous introduits dans ce seul film, chacun possède un développement impressionnant en une période si courte. Chaque acteur et actrice dégagent une personnalité folle, que ce soit à travers leur équipement, leurs habits, leur façon de parler... On sent un soin tout particulier dans leur conception, dans leur introduction, et surtout dans leur arc de personnages, où chacun connaît un final grandiose, en accord avec le chemin parcouru dans le film. Nous savions dès le départ que leur destin était scellé, mais l'émotion lorsqu'ils rendent leur dernier souffle parvient à nous marquer et à nous toucher profondément.
D'un point scénaristique, "Rogue One" s'emboîte parfaitement avec l'épisode IV, non pas comme une simple extension type flashback, mais comme une part entière de la saga. Certes, ce film est bien plus beau et maîtrisé que "A New Hope", film qui il faut le reconnaître, si il excelle dans la mise en place d'un univers à lui et qui enflammera l'imagination de millions de personnes, pèche un peu en termes de narration et d'enchaînement des situations, et aussi au niveau de l'émotion (Luke pleure plus longtemps Obi-Wan Kenobi qu'il connaît depuis quelques heures que son oncle et sa tante qui l'ont élevé depuis sa naissance).
Si "Rogue One" met un peu de temps à démarrer, une fois dans sa dernière moitié et l'équipage soudé, il laisse libre cours à tout son potentiel, avec un déferlement de suspens, d'action, de stratégies militaires, et c'est sans doute le seul Star Wars qui utilise au mieux le concept de "guerre" dans son titre.
Au final, j'ai aujourd'hui du mal à concevoir l'épisode IV sans le faire précéder de "Rogue One", tant il confère une aura supplémentaire à la trilogie originale, notamment en nous faisant vivre toute la réelle horreur de la "Death Star" et en nous rappelant toute la surpuissance de Darth Vader dans une apparition d'anthologie sur la fin.
Vraiment un grand film en lui-même, qui tire au mieux parti de l'univers dans lequel il s'inscrit, et mon seul vrai regret, c'est qu'on n'aura très certainement plus la chance de voir Felicity Jones dans un autre rôle de cette série.