Il y a deux films, dans Rogue One.
Le premier, c'est l'histoire de Jyn, l' "orpheline" élevée par un rebelle fanatique, recrutée par la Résistance, et bien décidée à "sauver" son père. Une affaire de famille, parce que Star Wars, ça raconte d'abord des affaires de famille.
Le second, c'est l'histoire d'un commando (dont Jyn fait partie, mais, peu importe, finalement) chargé d'une mission vitale : récupérer les plans de l'Etoile Noire. Ces plans pour lesquel "des gens" sont morts, selon Leïa. "Des gens". Des soldats anonymes aux yeux de l'alliance rebelle. Des soldats anonymes morts comme tous les soldats anonymes au cours de toutes les guerres. Des soldats anonymes, comme dans "1917", comme dans "Dunkerke", comme dans "Les 12 Salopards", comme...
Comme à Austerlitz, comme à Azincourt, comme à Gergovie, comme dans les tranchées de la Somme ou sur les plages de Normandie.
On ne sait pas grand chose des membres du commando de Jyn. E c'est tant mieux. Parce qu'on n'a pas à en savoir grand chose. Parce quoi qu'ils aient fait avant leur mission-suicide, qui qu'ils aient été, ils ont donné leur vie pour ce en quoi ils croyaient. Et que leur sacrifice n'a pas été inutile.
Pas seulement parce qu'ils ont récupéré les plans d'une arme mortelle, mais parce que leur sacrifice a fait que d'autres se sont levés à leur place.
parce que sans eux, pas de Luke, pas de Han, pas de Chewbacca, pas de Landau... et pas de milliers d'anonymes.