Rollerball
6.8
Rollerball

Film de Norman Jewison (1975)

En 1975, le romancier William Harrison adapte sa propre nouvelle intitulée "Roller Ball Murder" pour le grand écran. Réalisé par Norman Jewison (L'Affaire Thomas Crown...), le long-métrage s'appuie sur une vision futuriste où le monde est devenu un ensemble d'États corporatifs, où la famine et les guerres ont disparu et où la populace ne demande qu'à admirer les parties de rollerball, sport ultra-violent où deux équipes s'affrontent dans une arène circulaire et dont le succès réside surtout dans la manière dont sont portés les coups que sur le score final. Un concept alors novateur pour l'époque mais qui, aujourd'hui, s'avère plutôt désuet, à l'image du film entier d'ailleurs...


Car si Rollerball se regarde aujourd'hui avec une sympathique saveur d'antan, le long-métrage reste néanmoins peu gâté par son âge et, outre un côté violent et choquant bien dépassés, c'est surtout dans sa mise en scène que le tout souffre d'un coup de vieux. En effet, le pourtant confirmé Norman Jewison n'arrive visiblement pas à conserver un rythme trépidant durant ces deux heures de bobine, comblant le manque de séquences de rollerball (seulement deux au passage) par le dévoilement de l'envers du décor sordide que va découvrir notre héros (James Caan, unique acteur convaincant du film) et quelques séquences de fêtes et d'autres amusements sensément futuristes, hélas foncièrement ratées.


On s'ennuie donc un peu trop dans ce film d'action au message encore d'actualité mais qui pâtit non seulement d'un manque de budget conséquent mais aussi de séquences malheureusement trop calmes, les deux seules réelles attractions du film étant bien entendu les fameuses parties en costumes ringards (au point où on en est, n'épargnons aucun détail...) et en patins à roulettes. Le scénario manque donc de punch et l'on sent que Harrison a du mal à élonger sa nouvelle, plus concise et par conséquent plus efficace. Reste de Rollerball un film important dans le genre, source de plusieurs longs-métrages quasi-identiques, qui se regarde toujours avec un certain plaisir coupable.

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le 2 avr. 2019

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