Le sport, instrument de contrôle social
Une énorme déception : j'avais pourtant d'excellents souvenirs de ce film que j'avais vu jeune mais il a très mal vieilli, à moins que ce ne soit moi qui ai mal vieilli ! J'avais très envie de le revoir car j'aime la sf et les films dystopiques, et j'ai sauté sur l'occasion dès qu'elle s'est présentée.
C'est l'histoire d'un champion de rollerball, jeu stupide et brutal (dixit un dirigeant) mis en place pour le bien de tous et éviter les conflits et affrontements par une société « totalitaire » contrôlée par des « corporations » . Un jeu très violent (apparemment moins que dans la nouvelle dont est tiré le film) où presque tous les coups sont permis : un sport collectif où les joueurs en patin à roulettes et à moto cherchent à envoyer une boule métallique dans cible placée sur le bord d'une piste de type vélodrome.
Ok c'est assez spectaculaire mais après ?
Un des gros problèmes de ce film, à mon avis, c'est que la société et le pouvoir en place y sont très mal décrits : il y a un complexe corporatiste, différentes corporations (énergie, nutrition) mais on ne comprend pas très bien, ça reste assez flou, même si ça n'est pas illogique puisque dans le scenario le héros lui-même semble avoir du mal à y voir clair. Une société où les individus semblent libres et disposent de tout ce dont ils ont besoin mais où ils ne doivent pas se mêler des décisions du pouvoir. Une société où il est difficile d'accéder aux livres, à la connaissance, qui est contrôlée, car évidemment, le savoir c'est le pouvoir. Mais on n'en sait guère plus.
Un film au final décevant sur tous les plans : longuet, avec des dialogues peu inspirés et d'une terrible banalité, des acteurs peu convaincants, notamment le plus important, James Caan, des passages inutiles et brouillons comme la visite de la bibliothèque à Genève, et avec une présentation brouillonne d'une société totalitaire qu'on aurait aimé connaître davantage.
Je ne sais ce que vaut le remake, mais je le verrai bien pour voir ce qu'ils ont réussi à faire par rapport à la description de la société qui ici est mal foutue, alors que le thème abordé par le film est passionnant, à savoir le sport instrumentalisé par le pouvoir pour maintenir un contrôle sur les foules.